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14 avril 2021 3 14 /04 /avril /2021 09:30

Réalisé durant l'année 1926 et distribué en janvier 1927, ce court métrage de deux bobines est l'avant-dernier film d'une très grande dame: Mabel Normand. Après avoir été chez Sennett l'une des stars, l'une des premières d'ailleurs pour le cinéma tout court, elle avait été frappée par un déclin de plus en plus prononcé, en particulier dans la faveur du public. Elle a fait partie d'un certain nombre de "vieilles gloires" du cinéma qui vont être repêchées par les studios Roach, soit pour les aider, soit... parce qu'ils souhaitaient désespérément travailler à n'importe quel prix: Betty Blythe, Nita Naldi, Theda Bara, Creighton Hale et Priscilla Dean sont tous passées par là...

Normand interprète une jeune femme qui est recueillie par un automobiliste (Creighton Hale): il est cambrioleur, elle est voleuse, ils sont faits pour s'entendre! Ils montent donc une affaire "à la Tod Browning": comme dans The exquisite Thief, le film de ce dernier, ils s'introduisent dans des fêtes organisées dans le beau monde pour y subtiliser des bijoux et, manifestement, de l'argenterie.

J'ai toujours été intrigué par Creighton Hale... L'impression qu'il dégage est qu'on aurait facilement le sentiment qu'il n'a rien à faire sur l'écran, qu'il est l'erreur de casting ultime. Comme s'il ne savait pas jouer, réagir, faire rire, et comme s'il était utilisé précisément pour ces défauts: ce film au titre générique (le nombre de ces courts métrages Roach avec "should" dans le titre est assez impressionnant) n'enlève rien à cette impression. 

Pour Mabel Normand, c'est différent: d'une part elle a fait ses preuves, à la fois en incarnant des héroïnes délicates et sentimentales lâchées dans l'enfer de la comédie physique à la Sennett, et en réussissant à faire vivre ses héroïnes bien au-delà du cliché. Elle possédait un vrai timing, et la ressource mystérieuse d'un des visages les plus distinctifs qui soient... Ici, elle a 34 ans: le bel âge, certes, mais elle se remettait d'une tuberculose, et en prime elle s'adonnait à une toxicomanie galopante; ça se voit, quand même... Cela étant elle garde un talent corporel évident, qui est assez étonnant dans la mesure où elle joue sur la lenteur, et le décalage entre l'action et sa présence physique.

...Bref, elle fait quand même beaucoup penser à Harry Langdon.

Sinon, dans un film qui est loufoque à souhait, un peu répétitif mais bien construit, on verra aussi Eugene Palette, et une superstar en devenir: Oliver Hardy, rien que ça.

 

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Published by François Massarelli - dans Mabel Normand Laurel & Hardy Muet Comédie Leo McCarey