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Film "monumental" en deux parties (l'adjectif s'impose d'autant plus que c'était le nom de la compagnie de Reinert), perdu selon la cinémathèque de Munich, même si les archives Russes estiment posséder une copie de chacune des deux parties, Sterbende Völker a au moins survécu sous la forme d'une bobine de fragments plus ou moins disjoints. On peut y voir la dimension épique du film, son souffle pseudo-historique (l'intrigue y oppose l'empire Romain et les peuples proto-Germaniques, dans un écheveau de batailles, de pillages, d'incendies et de drames) et l'indéniable sens pictural singulier du metteur en scène.
Les quelques 9 minutes ainsi rendues disponibles nous font mettre la main sur l'incendie d'un village lacustre, nous montrent une transhumance hivernale dans les montagnes, qui anticipe sur la fabuleuse séquence célèbre du col de Chilkoot dans The Gold Rush de Chaplin, et nous donne à voir des fragments des prestations de Paul Wegener, Fritz Korner, Aud-Egede Nissen... Ca donne envie, donc.
Reste le soupçon, toujours embarrassant: avec un sujet pareil, Reinert étant de droite (et là on parle de la droite Allemande des années 20), quels délires nationalistes s'est-il permis dans cette oeuvre? On ne saura sans doute jamais.