/image%2F0994617%2F20210429%2Fob_09ca91_127743669.png)
1744: une petite noble Autrichienne (Elizabeth Bergner) débarque à Moscou. Sa mission? devenir l'épouse de Pierre III (Douglas Fairbanks Jr), l'héritier fantasque du trône après sa tante Elizabeth (Flora Robson). En dépit des frasques du potentiel empereur, le mariage a bien lieu, mais il tourne à l'affrontement, puis à la farce... Avant que le conflit entre les deux époux ne décident la cour à conspirer pour tout faire afin que Catherine ne récupère le trône pour elle toute seule...
Comme tout le monde, j'ai pensé inévitablement à un autre film, sorti la même année, sur le même matériau historique: The scarlet empress, de Josef Von Sternberg, est pourtant très différent... Il s'agit dans cet autre film de montrer l'irrésistible ascension d'une jeune femme romanesque qui se rend tout à coup compte qu'elle est un personnage de roman et semble ne pas avoir trop de mal à accepter cette destinée. Dans le film, la cour est dépeinte comme un lieu assez barbare aux yeux de la d'abord très prude Catherine, et Pierre III est dépeint comme un malade mental, inapte à diriger un pays. Czinner et Bergner (qui n'avaient pas connaissance du film Américain qui se tournait en même temps) pour leur part ont choisi de prendre un autre chemin...
Ca commence dans la comédie, une comédie leste où le marivaudage repose sur du vent: Pierre ne veut pas coucher avec Catherine, et celle-ci s'invente des liaisons fictives afin de le rendre jaloux. C'est que Catherine, interprétée comme elle savait si bien le faire en post-adolescente décalée par Bergner, est amoureuse de son prince, qui ne le lui rend pas bien, mais alors pas bien du tout. Une fois le mariage consommé, le lien entre les deux va se briser, et l'amour laisser la place à la responsabilité pour la jeune femme qui aura freiné jusqu'au bout pour sauver la peau de son mari...
Le film est tributaire de ses trois interprètes principaux, bien sûr, et on retrouve la patte du producteur Korda qui venait de triompher avec son film The private life of Henry VIII. mais ce serait une erreur d'imaginer que ce nouveau film de la London Production n'est qu'un démarquage de leur précédent succès. Czinner et Bergner, habitués à leurs propres méthodes, ont vraiment apposé leur marque sur le film à commencer par cet étrange petit bout de femme, cette actrice qui une fois de plus nous montre un parcours à partir de l'enfance... Bergner a cette fois bien du mal à nous faire croire qu'elle est une adolescente, trahie par sa voix. Elle ne fait aucun effort pour cacher son accent Autrichien, qui après tout sert le film, et elle promène ses grands yeux de scène en scène, sous le regard affectueux de la grande Flora Robson, et avec un partenaire étonnant: Douglas Fairbanks Jr avait un talent fou, et rarement autant de chances de la prouver et de se faire plaisir en interprétant un personnage ambigu... Dont acte.
Voilà, ne nous amusons pas à chercher qui a fait le meilleur film, cela n'aurait aucun sens tant les deux films, qui commencent presque au même moment, et se terminent exactement au même endroit, sont dissemblables et racontent une histoire différente.
/image%2F0994617%2F20210429%2Fob_b913d6_127743668.png)
/image%2F0994617%2F20210429%2Fob_03de1d_ef8f0dcd517471f7b9c1cc9ab79ddb6b.jpeg)
/image%2F0994617%2F20210429%2Fob_80b672_peter-iii-douglas-fairban-002.jpg)
/image%2F0994617%2F20230719%2Fob_db1c86_sbinttyak6jy93gacfus5pqbgywpvm-large.jpg)