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14 mai 2021 5 14 /05 /mai /2021 10:35

Un film de science-fiction qui laisse la part belle à l'action, qui utilise à merveille les effets spéciaux d'aujourd'hui (ceux qui ne vous font plus croire à rien puisqu'on peut tout faire), et qui développe une belle parabole généreuse sur un monde en perdition, que demander d'autre? C'est tout ce que Blomkamp a à offrir avec ce deuxième long métrage attendu au tournant...

Au XXIIe siècle, le monde est tellement pollué et surpeuplé que l'élite a réussi à construire une station spatiale à une relativement petite distance, dans laquelle ils ont reconstruit un paradis ultra-moderne pour happy few. C'est de là que la terre est gérée, ou en tout cas officiellement. Pour les gens qui grandissent sur terre, et qui sont tous soit dans la misère, soit exploités par des gens qui habitent dans ce refuge céleste, Elysium devient un but, un rêve impossible à atteindre. C'était le cas quand ils étaient petits de Max (Matt Damon) et Frey (Alice Braga). Lui est ouvrier, et a passé sa vie turbulente à se créer des ennuis avec la police; elle est infirmière, et travaille dur pour sa fille qui se meurt d'une leucémie. L'un et l'autre rêvent d'aller sur Elysium, l'un par obsession personnelle, l'autre parce qu'elle sait que sa fille peut y être soignée en un clin d'oeil... Un accident qui laisse à Max cinq jours à vivre va pourtant être l'élément déclencheur d'une opportunité pour l'un comme pour l'autre...

C'est sans doute le défaut du film: il est trop riche! Beaucoup de choses se télescopent, et quand il s'agit de le résumer, on est vite dépassé. Mais c'est à porter au crédit de Blomkamp et de son équipe d'avoir su trouver un équilibre juste, et un dosage parfait qui ne gène en rien le visionnage: on y recrée une terre qui souffre des maux qui sont actuellement dénoncés partout; l'évolution logique représentée dans le film est un thème à part entière. La différence entre les élites sur Elysium et le peuple qui souffre sur terre est bien sûr d'une grande clarté, avec un effort pour ne pas surcharger l'inutile: les costumes notamment sont assez peu différents de ceux qu'on porte aujourd'hui. Les comportements sont éternels, et on applaudira particulièrement Jodie Foster en politicienne machiavélique: en ministre anti-immigration qui vise le fauteuil suprême, elle est fantastique. On notera que pour contribuer à l'impression de rebrassage du monde et de ses habitants, elle affecte un accent français qui lui va décidément très bien. De la même manière, Blomkamp a créé avec Kruger un mercenaire obtus avec un accent Sud-Africain aussi corrompu que lui... 

L'action y est aussi dosée, avec une capacité rare à faire passer à tous le message contenu dans les fulgurances de la violence. Le monde de 2159 n'est pas facile, et comme les forces de l'ordre y sont des machines (un message, derrière cette anecdote, peut-être?), tous les coups sont à peu près permis... Bref, c'est inventif, généreux, réussi, esthétiquement beau, et... très distrayant.

 

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Published by François Massarelli - dans Neill Blomkamp Science-fiction