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23 mai 2021 7 23 /05 /mai /2021 10:06

Le premier long métrage "professionnel" de René Clair (par opposition au statut amateur de Paris Qui dort, et au fait que le célèbre Entr'acte soit un court métrage) est sorti au printemps 1925, et c'est un bien étrange objet... Il fait semblant durant son premier tiers d'être un mélodrame bourgeois, soigné mais pas forcément folichon:

Le député Julien Boissel (Georges Vaultier) va se marier avec Yvonne Vincent (Sandra Milowanoff), la fille d'un ancien ministre (Maurice Schutz). Tout irait pour le mieux si ce dernier n'avait laissé durant son activité politique des traces compromettantes... L'éditeur véreux (José Davert) d'une feuille de chou à scandales possède des preuves et souhaite les utiliser pour faire chanter le vieil homme; en échange il demande la main d'Yvonne... Celle-ci doit rompre, et Julien est au trente-sixième dessous...

C'est là que René Clair semble se reprendre et nous sort une histoire dominée par le fantastique. Boissel rencontre un étrange personnage (Paul Ollivier) et disparaît... Quelques temps après d'étranges phénomènes se produisent partout: des objets apparaissent et disparaissent, des moustaches mystérieuses sont désormais apposées sur un tableau (devinez lequel) et on jure qu'il y a un fantôme dans tout Paris... C'est un journaliste valeureux, bien qu'il s'appelle Degland (Albert Préjean), qui va découvrir la vérité: Boissel est toujours vivant, mais il participe à une expérience folle et dangereuse avec un savant probablement génial, mais aussi un peu fou.

On ne cachera pas qu'on accueille l'arrivée du deuxième acte avec plaisir, car le début, cette interminable exposition où tout le monde fronce le sourcil en permanence, est un peu pesant. D'ailleurs, à part son copain Préjean qui parcourt le film avec sa tonicité habituelle, pas grand monde n'a grand-chose à faire ici! Sandra Milowanoff en particulier, qui n'a que quelques plans pour se montrer, et sert essentiellement de prétexte poétique et de motivation dramatique. Quoique... une scène d'une rare violence, une tentative de viol perpétré par l'affreux éditeur, est située au milieu du film, et sauve un eu son personnage. Mais une fois Clair dans le cadre fantastique, on retrouve sa verve et son talent fou pour bricoler avec des effets spéciaux de base, un conte délirant et marqué par sa dette envers les cinéastes les plus lunaires. Rien que pour ça, on peut s'enthousiasmer pour ce cinéma d'un amoureux fou du septième art, auquel il restait encore à écrire quelques-unes des plus belles pages du cinéma Français.

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Published by François Massarelli - dans René Clair Muet 1925