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Un journaliste (James Cagney) qui s'est approché d'un peu trop près de la corruption va en payer le prix: il est victime d'un coup monté et va en prison pour meurtre. Sur place, il est bien déterminé à sortir par la grande porte, en faisant état de son innocence, mais il reçoit l'aide inattendue d'un criminel endurci, un condamné à vie (George Raft), qui le prend en amitié...
On est en 1939 et désormais, depuis le printemps 1934, le Breen Office qui veille sous le haut patronage de Joseph Breen au maintien des bonnes moeurs, a changé la donne par rapport aux années 30: impossible de faire un héros d'un gangster, comme c'était si souvent le cas à l'époque pré-code: Cagney sera donc un reporter, qui se bat pour faire triompher une innocence sur laquelle le public n'a aucun doute... A George Raft d'incarner la part "réaliste" du gibier de potence, tout en ayant une chance non négligeable à la rédemption.
Le film était prévu pour être une production de Michael Curtiz, ce qui a été changé entretemps; probablement les acteurs ont-ils été soulagés de travailler avec le plus malléable Keighley, mais celui-ci a su mettre ses pas dans ceux de son collègue plus prestigieux, pour une mise en scène moins "coup de poing" mais souvent très efficace. La recréation du milieu carcéral a fait l'objet d'un grand soin, le montage, Warner oblige, est serré et nerveux à souhait, et le film permet de passer par toutes les épreuves attendues d'un film de prison: fraternité, compétition, trahison, suspense, révolte, évasion... La totale, avec un Cagney suprême et un Raft qui est exceptionnellement excellent tant il est à son aise.