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16 juin 2021 3 16 /06 /juin /2021 08:16

Sorti en France sous le titre assez clair de Haute Couture, ce film est une adaptation d’un roman Australien récent de Rosalie Ham, que Jocelyn Moorhouse a souhaité adapter dès sa sortie. Il conte les agissements, entre requiem burlesque et conte noir, d’une jeune femme partie de chez elle avec les ingrédients d’une vengeance, et qui revient avec une arme étonnante : dans un pays de bouseux perdus en plein désert Australien, elle est une couturière douée, voire surdouée… Au lieu de distribuer des bourre-pifs, ou de faire pleuvoir les balles, elle va confectionner des robes et transformer les très quelconques habitantes de sa localité en créatures de rêve…

C’est gonflé, et c’est un film plein de promesses ; pour commencer, l’arrivée, dans les années 50, d’une jeune femme habillée de tenues ultra-sophistiquées, dans ce qui ressemble au trou du chose de l’Australie, a un je-ne-sais-quoi de prometteur en effet, comme la certitude d’une certaine dose de baroque, et d’un humour dévastateur… Les choix de mise en scène sont souvent liés à des habitudes liées au western, un choix qui est logique… Mais beaucoup de choses, beaucoup trop en fait, viennent gâcher la fête.

Pour commencer, la surabondance d’enjeux : non seulement Tilly Dunnage a été exfiltrée de sa localité parce que tout le monde, 20 années plus tôt, la tenait pour responsable de la mort d’un jeune garçon (elle fait un blocage et ne se rappelle de rien), mais en prime elle est la fille illégitime d’un potentat local (d’ailleurs le père du garçon tué, vous suivez ?) et sa mère glisse lentement mais sûrement vers la folie ; la « guerre de la couture » qu’elle mène pour se rendre indispensable finit par tourner à la manie, et les morts violentes qui se succèdent font pencher la rupture de ton vers le larmoyant… Donc il y a du « peut-mieux-faire dans l’air…

On se réjouira au moins d’un casting solide : Kate Winslet, en bombe de la mode perdue au pays des koalas, la trop rare Judy Davis qui assume son âge en mère à la ramasse, Dennis Weaving en officier de police avec un goût pour les vêtements féminins et un secret inavouable, Sarah Snook en boutiquière mal fagotée (du moins au début), et les deux anciennes actrices de Jane Campion Kerry Fox et Genevieve Lemon…

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie