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11 juillet 2021 7 11 /07 /juillet /2021 08:21

Julie François (Miou-Miou) va changer de vie: un fringant attaché consulaire (Jacques Perrin) lui propose en effet de prendre la tête d'une école d'art sous contrat avec l'éducation nationale, à Pondichéry. Mais pour ça, cette quadragénaire, mère célibataire, va devoir passer le bac: A3, lettres et arts, option arts plastiques. C'est plus difficile qu'il n'y paraît, et c'est loin d'être gagné... Mais elle va recevoir un soutien de taille en la personne d'un autre aspirant bachelier, de la génération d'avant: Léopold Bonhomme (Yves Robert), trompettiste de métier, veuf, qui a décidé de passer le bac afin e partager l'expérience avec ses deux petits-fils de 18 ans...

C'est une comédie sentimentale, mais doublée d'un certain nombre d'expériences narratives... Par exemple, à partir du moment où Julie et Léo se rencontrent, ils deviennent tous deux narrateurs, parfois en même temps. Une façon pour Yves Robert de se mettre un peu plus dans le film, lui qui a toujours résisté à cette opportunité de se donner des rôles significatifs, choisit pour cette dernière réalisation de se laisser aller à devenir son propre acteur. 

On ne s'étonnera donc pas que la chose soit, sans doute, extrêmement personnelle, et qu'il y ait beaucoup d'Yves Robert dans Léopold... Un Léopold qui partage des idées généreuses et vaguement utopiques avec l'acteur, des idées de gauche, je ne sais pas si vous vous rappelez, c'était avant le 11 septembre, avant Sarkozy et avant Eric Zemmour... Le personnage est généreux, comme ses films, et un peu trop porté sur les bons sentiments, donc il y a quelque chose qui cloche dans ce film: jusqu'à un certain point, il n'y a pas d'enjeu: deux personnes qui passent le bac, dont une pour laquelle c'est important; pas de romance à l'horizon: même s'ils ne se le disent jamais, les deux narrateurs nous le disent à nous, pas question de s'abandonner à une relation, il y en a un qui est décidément beaucoup trop vieux! ...Et contrairement à ce qu'aurait choisi un Eastwood, ils s'y tiennent. Aucun accroc de taille entre Julie et ses profs, entre Julie et ses camarades, entre Julie et sa grande fille, c'est un peu morne, sans doute... 

Le film est une expérience sympathique, mais aussi un bazar sans nom, avec des moments adorables et d'autres durant lesquels on aimerait être ailleurs (cette "chanson", vers la fin, qui rythme les révisions... la farce de mauvais goût d'André Dussolier en prof de philo...). Comme le metteur en scène, il est attachant; mais celui-ci a souvent été beaucoup plus rigoureux... Mais il est fort probable que Robert a choisi de finir sur ce film, et décidé de s'y faire plaisir avant tout: pourquoi pas?

Et tant que j'y pense, une prof de maths qui terrorise ses élèves en A3, en 1994? Dans tes rêves, vu le programme de maths en terminale littéraire ces années-là, c'est plutôt le contraire qui devait arriver! Je le sais, j'ai eu 14.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Yves Robert