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20 juillet 2021 2 20 /07 /juillet /2021 07:28

Un jeune garçon perd ses parents, et trouve refuge auprès de sa grand-mère... Qui va lui apprendre à se méfier des sorcières car elles sont partout! Justement, le garçon a fait une mauvaise rencontre dans le quartier, et la grand-mère prend la décision de partir se réfugier dans un hôtel, plus au Sud: manque de chance, on y attend un congrès d'une association caritative bidon, qui est en fait un rassemblement de sorcières décidées à se débarrasser de leur ennemi juré: les enfants... en les transformant en souris!

Le scénario a donc fait se déplacer l'intrigue de la Grande-Bretagne ers les Etats-Unis, plutôt vers le Sud, et les héros sont Afro-américains... Mais si l'espace d'un instant, on croit qu'il va y avoir une métaphore, on se trompe. Je pense d'ailleurs qu'il serait assez malaisé de s'amuser à vouloir tripatouiller Roald Dahl dans un sens qui confinerait à l'anti-racisme ou à un traitement parabolique de l'histoire de la ségrégation, vu son indécrottable antisémitisme assumé jusqu'à la nausée... Pas dans ses écrits apparemment. Zemeckis a néanmoins joué sur la couleur locale, avec notamment un superbe accent sudiste magnifiquement reproduit par la grande (hum) Ellen Chenoweth, qui interprète l'une des "souris". Le,  film, d'ailleurs coécrit et coproduit par Guillermo Del Toro, est surtout une histoire pour enfants, assumée comme telle, avec de purs moments de plaisir. C'était, en tout cas, l'intention!

C'est du Zemeckis, ce qui veut dire que nous avons, aux commandes, un sorcier de l'image qui a pour profession de foi qu'on peut tout faire, et parfois avec lui, le principal problème est qu'il s'emploie généralement à le démontrer. Mais ses plus grands films, même Forrest Gump, réussissent à transcender cet aspect. Ses pires s'y vautrent et s'y engluent. The witches, d'ailleurs également coproduit par Alfonso Cuaron, est au milieu, souvent drôle, et très retenu dans ses 39 premières minutes qui sont une exposition exemplaire au premier degré (si ce n'est une brillante introduction à la Dahl où la narration, par Chris Rock, est véhiculée par une voix off souvent très drôle), mais quand les effets spéciaux sont de la partie, on peut faire confiance à Zemeckis pour d'une part en faire trop, et d'autre part bâcler un peu, en usant et abusant de la motion capture. 

Reste une histoire simple comme bonjour, et quatre prestations impeccables: Stanley Tucci en gérant d'hôtel obséquieux à l'extrême; Octavia Spencer en grand-mère pleine de ressource; Ellen Chenoweth, déjà citée; et bien sûr Anne Hathaway qui s'est fixé comme mission d'aller au bout d'une interprétation qui tire la couverture à elle, fidèle à la loi Hitchcockienne: un méchant réussi, ça peut vous sauver un film. Mais ici, on reste quand même, bien fermement, au milieu...

 

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Published by François Massarelli - dans Robert Zemeckis Alfonso Cuaron Guillermo del Toro