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Un étudiant en fin de parcours porte une monumentale barbe, et est particulièrement conservateur. Il porte des vêtements traditionnels, observe un entraînement rigoureux et à la lettre du kendo, etc. Il fascine ou agace les uns et les autres... Notamment la famille d'un camarade, qui le ramène chez lui pour l'anniversaire de sa soeur, dont il gâche sérieusement la célébration. Il a sauvé une jeune femme (en kimono) d'une agression par des voyous, dont une jeune femme habillée à l'occidentale. Il se lie d'amitié avec la victime, qui lui conseille de raser sa barbe s'il veut trouver du travail...
C'est une intéressante synthèse, située tôt dans la carrière du metteur en scène, de tout l'univers de ses films muets: la comédie estudiantine, même si pour le héros il s'agit de quitter la condition d'apprenant pour se lancer dans la vie active; la comédie familiale avec ses conflits de génération déguisés en un choc burlesque entre tradition et modernité: la barbe, bien sûr, symbolise ici ce fossé entre les tenants conservateurs des traditions médiévales du Japon, et la "contamination" de la modernité à l'occidentale, représentée en particulier par ces gangsters à chapeau et une femme de mauvaise vie, qui va justement être fascinée par cet étudiant d'un autre âge, et lui avouer son amour dans une scène troublante. Et tout en restant fermement une comédie, Ozu en profite pour y injecter une dose de son style de films de gangsters aussi, qui lui permet une fois de plus de montrer son affiliation avec les meilleurs films Américains.
Mais grâce au personnage principal, on reste du coté du burlesque, avec un comique d'embarras tel que celui qu'on trouve dans les films Roach (On pense à Charley Chase) ou chez Harold Lloyd, ne fois de plus. Ozu continue à montrer sa fascination du cinéma Américain en exhibant dans les décors les pièces d'une impressionnante collection d'affiches de films: cette fois, on verra beaucoup une affiche de The rogue song, de Lionel Barrymore, un extravagant film en Technicolor, une comédie musicale avec le baryton Lawrence Tibbett, et rien moins que Stan Laurel et Oliver Hardy...
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