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Gregory Larkin (Jeff Bridges) et Rose Morgan (Barbra Streisand) sont deux professeurs de l'université de Columbia, qui ne se connaissent pas. Le premier est un mathématicien, doué mais pas pour la communication et encore moins pour la pédagogie; la deuxième en revanche est une spécialiste de la littérature Britannique, dont l'aura auprès des élèves est impressionnante: ses cours ne désemplissent pas... Gregory est timide, Rose complexée par son physique... Ils ne se connaissent pas.
Sous l'influence de ses propres théories selon lesquelles l'amour idéal serait une forme de compagnonnage dont on aurait banni les rapports sexuels, Gregory passe une petite annonce pour trouver l'âme soeur, "physique indifférent". La soeur de Rose (Mimi Rogers), qui est inquiète pour elle, décide d'envoyer une réponse pour elle, et bientôt Gregory la fréquente, puis ils se marient... Mais...
Plutôt qu'un remake strict, le film est inspiré du scénario de André Cayatte et Gérard Oury pour Le miroir à deux faces, le film de 1958 de Cayatte avec Bourvil et Michèle Morgan. Quiconque l'a vu verra tout de suite les différences: pas de chirurgie esthétique, mais du maquillage; le professeur n'est ni antipathique, ni affublé d'une mère envahissante; et l'intrigue ne part pas vers le noir sardonique de l'original, mais reste fermement ancré dans la comédie romantique...
Et c'est là qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Et ce qui ne va pas c'est cette situation arbitraire qui voit d'une part Larkin devenir obsédé par l'impossibilité du rapport sexuel et le fait que ça devienne mesquin. C'est comme si le remake avait importé tout le sous-texte sur l'impuissance liée à la mère castratrice du film original, pour n'en faire malgré tout qu'un élément décoratif. En lieu et place, Lauren Bacall incarne une mère réjouissante et envahissante, celle de Barbra Streisand, et leurs joutes verbales sont toujours pertinentes...
Mais elles mettent surtout en valeur le fait que le film est dominé par sa star-metteur en scène, qui est certes excellente, mais qui en fait un peu trop. Elle vampirise l'écran, et à l'extrême. Et le cocktail comédie-drame ne fonctionne pas aussi bien que dans ses deux précédents films... Elle a choisi de rester prudemment dans le giron de la comédie, mais souvent on a envie de demander à ses personnages "A quoi bon?" comme souvent dans les comédies de cette époque. On peut noter pour finir qu'après ce film qui a eu du succès, Streisand s'est tenue à l'écart de la réalisation... Au vu de ses deux premiers films et des côtés attachants de celui-ci, c'est dommage...
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