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La petite amie du gangster Jim "Thunderbolt" Lang (George Bancroft), Ritzy (Fay Wray), voit en secret Bob Moran (Richard Arlen), un jeune banquier sans aucun lien avec le crime. C'est le début d'une série d'événements qui conduiront le généralement prudent chef de la pègre au couloir de la mort... Mais il a de la ressource, même en prison: peu de temps après, Moran se fait piéger et le rejoint...
Pour son premier film parlant, Sternberg a tout de suite pris les choses en main, en intégrant le son à sa mise en scène. Il réalise d'une part un film de gangsters très proche de ce qu'il avait réussi brillamment avec Underworld, et du reste la présence de Bancroft est tout sauf un hasard; il y montre un parcours étonnant, celui d'un gangster qui n'a rien à perdre, mais agit en permanence selon des codes complexes qu'illustrent ses actions et son regard. Bancroft, finalement, parle peu... D'autre part, la mise en scène intègre les dialogues comme un choeur grec mais mis en situation, la plupart des personnages en place servant à véhiculer de l'information, faire avancer l'intrigue, etc... Si le dialogue souffre de la lenteur propre à la prudence conseillée par les techniciens qui pensent qu'un débit rapide serait dommageable à la compréhension (ce qui va changer), Sternberg se résout à limiter les répliques, comme le fera Lang deux ans après dans M...
En choisissant de commencer par suivre Fay Wray et Richard Arlen, Sternberg baigne le film de romantisme, mais qu'on ne s'y trompe pas: le héros reste Thunderbolt, et son destin flamboyant... Cela étant les deux tourtereaux s'en tirent bien, surtout Fay Wray en fiancée d'un gangster. L'attitude ferme et décidément aguerrie qu'elle affiche dans la scène située au poste de police nous change de ces sempiternels rôles qui la voient crier plus souvent que parler (cela étant dit avec le respect, bien entendu, qui est dû aussi bien à King Kong qu'à Doctor X). La deuxième moitié du film est dominée par les scènes tournées à Death row, où Sternberg trouve des moyens d'utiliser le son d'une manière novatrice: le dialogue et les bruits ambiants sont partagés entre les personnages vus à l'écran (le plus souvent Bancroft et un savoureux directeur de prison dépassé par les événements, incarné par Tully Marshall), et tout leur environnement, fait largement de voix et de son off. Il en sort une vision forte de cette situation humaine si particulière, qui sied bien au romantisme si original de Josef Von Sternberg...
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