/image%2F0994617%2F20210829%2Fob_f74176_02.png)
C'est, selon toute vraisemblance, la première des quatre adaptations de romans de Dickens par Sandberg, et ça montre bien les ambitions du metteur en scène, qui cherchait à produire des films au Danemark qui rivaliseraient avec le meilleur du cinéma mondial et en particulier avec les quatre leaders de l'industrie, Italiens, Français, Américains et les Allemands revenus d'entre les morts, et qui étaient fortement présents au Danemark. Bref, le réalisateur de Klovnen cherchait à apporter sa contribution pour restaurer la toute-puissance Danoise d'avant 1914 en ce qui concerne le cinéma...
Dans ces conditions, le choix de Dickens peu paraître étonnant, mais la même année, Griffith aux Etats-Unis sortait Orphans of the storm, qui devait plus aux romans de Dickens qu'à la pièce qu'il adaptait! Pourtant, le film de Sandberg est très différent de ce que faisait Griffith...
L'intrigue du dernier roman de Dickens est touffue, et il semble que le film ait cherché à en adapter les moindres recoins, et à en reprendre toute la richesse des personnages, qui sont fort nombreux, et chacun d'entre eux apporte un nouvel élément de complication dans la première partie! Il est donc question d'un testament, celui d'un vieil homme dont l'unique héritier est retrouvé mort. Sa fortune est donc reprise par son valet, un brave homme un peu simplet, mais... Evidemment, tout le monde la convoite un peu; bien sûr, certains sont plus malhonnêtes que d'autres; bien sûr, les riches et les pauvres vont s'opposer, en particulier sur la morale; et enfin, pour couronner le tout... L'héritier est-il vraiment mort?
C'est emballant, car en dépit d'une fidélité au texte, à sa linéarité et à la naïveté mélodramatique de l'intrigue, Sandberg a évité les pièges d'une trop littérale adaptation. Il illustre, oui, mais en poussant les ambiances, pour faire de son Londres inquiétant quelque chose de plus fort encore que ce que voulait Dickens. Chaque personnage peu être lu de plusieurs façons grâce à des caractérisations plus cinématographiques que littéraires, et le metteur en scène utilise le montage à merveille pour alterner plans d'ensemble d'une grande richesse, et inserts vivants. Les acteurs incarnent totalement leur personnage, et comme c'est un film Danois les éclairages sont luxueux!
Après ce qui précède, on s'attend à un "mais...", et ça ne va pas pouvoir être évité: "...mais" le problème c'est que la deuxième partie est perdue, en tout cas de moitié, et n'a survécu que sous la forme de fragments disjoints. Au regard de la qualité photographique de la copie et de l'impeccable tenue de la première partie, c'est un crève-coeur... Cette adaptation sage mais très réussie donne envie de voir les autres films adaptés de l'écrivain par le décidément très intéressant metteur en scène, qui ne mérite absolument pas d'être tombé dans l'oubli.
/image%2F0994617%2F20210829%2Fob_94b227_01.png)
/image%2F0994617%2F20210829%2Fob_a5a81b_03.png)
/image%2F0994617%2F20210829%2Fob_410163_04.png)
/image%2F0994617%2F20210829%2Fob_d7f8ff_05.png)
/image%2F0994617%2F20210829%2Fob_16e8ec_06.png)
/image%2F0994617%2F20210829%2Fob_65e75f_07.png)
/image%2F0994617%2F20210829%2Fob_1fa148_08.png)