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19 septembre 2021 7 19 /09 /septembre /2021 16:38

Commençons par une digression: je n'ai pas pris la précaution de traduire le titre, car bien que je ne pratique pas la langue de Cervantès, j'ai le soupçon qu'il n'est pas bien difficile à comprendre! Et rien que parce que pendant des années, sans doute motivés par le même instinct stupide de protectionnisme culturel que leur ancien confrère en fascisme Mussolini qui prit la décision d'imposer le doublage dans tous les cinémas du territoire, les Espagnols ont consommé leurs médias en Espagnol, y compris lorsqu'ils achetaient des disques!

Mais revenons à nos moutons et à un champion de la digression: mon premier contact avec le cinéma fiévreux et dérangé de Javier Fesser, c'était lors de la diffusion du court métrage El secdleto de la tlompeta sur France 2 à la fin des années 90... moins de vingt minutes d'une histoire qui ne démarrait jamais, faute de logique, et qui passait son temps à digresser d'une manière totalement idiote: bref, un bonheur...

Les choses ont bien changé, car Fesser, qui a manifestement installé dans le paysage espagnol son propre style et sa propre façon de faire (avec ses collaborateurs, ses acteurs et son public) est devenu un touche-à-tout qui a un peu perdu sa punkitude réjouissante. Il reste un observateur des travers de notre monde, et un metteur en scène attaché à des histoires gentiment loufoques, mais avait-il besoin de réaliser un film à sketches à partir de quatre idées ténues et pas toujours d'une immense richesse, sur 129 minutes? Car ce film parfois, mais pas souvent, drôle, est long, et même très long. Et les meilleurs gags sont sans doute ceux qui font se croiser les intrigues. Toutes, de toute façon, se traînent en longueur et finissent par lasser...

Même la plus courte, c'est à dire la première: un industriel qui a révolutionné la voiture en Espagne dans les années 70, subit le caprice embarrassant de son fils, un raté qui va devoir lui succéder: puis on nous raconte le début de la lamentable histoire d'un monsieur à la vie réglée come du papier à musique, qui a décidé de se lever à 6h30 pour aller photographier le lever de soleil sur la plage qui est située juste en face de chez lui... et ne parviendra jamais à s'y rendre; un jardinier Africain désespéré de ne pas arriver à joindre les deux bouts propose ses services à une femme qui est sur le point d'être expulsée de chez elle et qui a décidé de lui en faire baver tellement elle est en colère; enfin, un industriel corrompu saisit la chance de sa vie: il a entendu parler d'une entreprise qui pour des sommes énormes, fournit à ses clients (maris volages, pourris pris la main dans le sac, etc) des excuses en béton, avec moult détails pyrotechniques... sauf qu'il les engage au mauvais moment.

Il y a des bons moments, donc, mon préféré reste celui qui expose le fonctionnement de cette entreprise d'alibis (qui s'appelle tout simplement La excusa): c'est très drôle et le timing est excellent... Pour le reste, trop, c'est trop...

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Javier Fesser