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En Iraq, un agent de la CIA s'est extrêmement bien acclimaté: Ferris (Leonardo Di Caprio) aime le moyen-orient, s'y imprègne de la culture et y mène des missions dangereuses afin de contribuer à la lutte contre les organisations terroristes. Il va devoir se faire aider, de la population locale pour commencer: Bassam (Oscar Isaac) est une aide précieuse mais il va être tué dans une mission. Ensuite, il est constamment ou presque en liaison avec Ted, un agent (Russel Crowe), un agent qui supervise actions depuis Washington. Enfin, il va devoir faire avec Hani Salaam (Mark Strong), un responsable Jordanien de l'intelligence et du contre-espionnage: pas un tendre...
C'est dans ce contexte qu'il fait la connaissance de Aisha (Golshifteh Faharani), une infirmière qui ignore tout de sa vraie vie, mais qui est séduite par les efforts qu'il déploie pour l'approcher, ainsi que les marques de respect qu'il lui témoigne.
Ridley Scott s'est toujours attaché à peindre des personnages qui semblaient passer à l'ombre de l'histoire, en marge. En particulier dans des films "historiques" ou prétendus tels comme Gladiator ou Kingdom of Heaven, et d'autres personnages peuvent assez facilement être assimilés à cette tendance tout en étant encore plus marqués du sceau du mythe: on pense au Moïse récalcitrant d'Exodus, par exemple... Mais avec Ferris, on touche aussi à l'univers propre à l'acteur, qui depuis Gangs of New York nous montre des personnages de plus en plus durs, à la vie intérieure complexe: Jordan Belfort, Howard Hughes ou bien sûr J. Edgar Hoover...
Mais la force du film, un thriller très maîtrisé, nerveux et sans un gramme de graisse, est de nous donner à voir le quotidien souvent franchement sale de l'espion moyen, qui doit parfois assumer de mener d'autres, généralement innocents, à la mort. C'est ce qui arrive à Ferris dans le film qui s'estime non seulement responsable de la mort de son collaborateur Bassam, mais en prime a provoqué par une manipulation le décès d'un quidam qui n'avait rien demandé à personne, et qui tombe dans les mains des jihadistes. Comme Ferris est en pleine découverte passionnelle du monde qui l'entoure, symbolisé par Aisha, c'est la source d'un dilemme permanent.
Et Scott, qui aime à recréer selon ses propres termes le monde qu'il nous représente, a choisi de montrer son personnage principal pris entre le marteau (Hani Salaam, adepte de méthodes, disons, radicales) et l'enclume (Ed, qui ne s'embarrasse pas de sentiments): deux méthodes qui vont s'avérer aussi efficaces qu'avilissantes... On en sort secoué mais instruit, et le film nous montre bien la dureté de la réalité de la guerre contre le terrorisme, une guerre qui est vécue à plein temps. Mais vraiment à plein temps...
Pour finir, si certains personnages sont un peu convenus (on admire Crowe et Strong, mais ici, ils ont quand même des personnages qui sont bardés de clichés du genre), l'interprétation de Di Caprio, et de Golshifteh Faharani dont c'était si je ne m'abuse le premier film de premier plan, est excellente.
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