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Voici un film plus élaboré que d'habitude, qui nous est manifestement arrivé complet: un prestidigitateur avise un mendiant, lui donne, par magie, de quoi manger, et pour finir le transforme en bourgeois: il devient alors pingre et refuse l'aumône à un pauvre. Mais c'est, hélas pour lui, le magicien...
Un cas étrange: c'est sans doute un film au scénario très personnel, parce qu'on n'y retrouve pas du tout de la trace habituelle de l'influence de Méliès sur Alice Guy. Chez le magicien de Montreuil, un illusionniste de cinéma, c'est un prestidigitateur assisté par des truquages techniques, pas un magicien... Or ici, Alice Guy fait se promener ses protagonistes dans les rues (il y a trois plans) et utilise les truquages pour toucher à la magie, la vraie. C'est un peu rustique, mais ça a l'avantage d'être assez original. Et il y a une morale...
Mais laquelle? s'agit-il de dire (on est chez Gaumont, la compagnie fort catholique et droitière des gens comme il faut) que les pauvres, si on leur donne la charité ça les rendra égoïstes et profiteurs, ou le message est-il que quand on est un bourgeois, on est un salaud avare? J'aime mieux la deuxième interprétation, rien que pour embêter Léon Gaumont.