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9 janvier 2022 7 09 /01 /janvier /2022 09:38

1981: alors que la France prépare des élections durant lesquelles la peur d'une hypothèse de l'arrivée au pouvoir de la gauche semble très partagée par le personnel des services de renseignement, Hubert Bonnisseur de la Bath reçoit une mission importante, celle d'aller récupérer un espion parti en Afrique et dont on est sans nouvelles... Il en profitera pour écraser une rébellion légitime et assurer la solidité d'une dictature amie de la France...

On a accueilli la nouvelle du retour de l'espion le plus lamentable du cinéma français avec plaisir... Mais c'était avant de savoir que cette fois Michel Hazanavicius ne serait pas de l'aventure, et on le comprend: il a autre chose à faire, après tout, et on peut forcément admettre que de refaire une troisième fois un passage par une franchise serait un choix difficilement justifiable. Par ailleurs, et histoire d'enfoncer le clou, la raison qu'il a invoquée était que le script ne lui a pas vraiment semblé intéressant: bref, on tourne en rond...

Certes, Dujardin (qui ressemble à Chirac et semble en permanence sur le point de citer l'infâme discours de Dakar de Sarkozy) reste Dujardin, et la façon dont le film inclut l'âge du comédien en insistant sur l'idée de la relève, incarnée par Pierre Niney, offre des possibilités. Mais si le script de Jean-François Halin est plein de bonnes idées, notamment de tirer sur le comportement sempiternel de la politique française vis-à-vis de l'Afrique, la façon dont Bedos a traité le racisme du personnage manque de subtilité. Chez Hazanavicius, le personnage se suffisait à lui même, c'était tout le projet qui était baigné d'une sorte de second degré permanent. Pas ici, où on a le sentiment que les scènes doivent commenter le racisme de OSS 117, comme pour nous rassurer, ou par pédagogie. Je sais bien qu'il y a beaucoup d'imbéciles racistes en France, et que tous ne sont pas candidats à la présidentielle, mais ceux-là vont-ils aller voir un tel film? Bref, c'est bien maladroit, et le rire (on rit souvent) s'étrangle parfois dans l'irritation...

Et dans la gêne: c'est bien long, tout ça. Pour d'excellentes idées (le générique époustouflant qui met OSS dans les pas du James Bond de Roger Moore et copiant Maurice Bonder), on a aussi des scènes qui se traînent, des moments où on a l'impression que l'intrigue prend le dessus (sacrilège), et surtout, surtout, on va le confirmer, même si on le savait déjà: Nicolas Bedos n'est pas Michel Hazanavicius. Il 'est pas un cinéaste passionné par la forme, qui va inclure cette dernière en première place de ce qu'il souhaite faire, en se glissant dans un genre et ses contraintes formelles avec un talent insoupçonnable. Chez Hazanavicius, le style est indissociable du fond, c'est pour ça que The artist est muet, c'est pour ça que Rio ne répond plus ressemble tellement à un film de 1967. Celui-ci ressemble à une tentative de faire vintage, comme on dit. Alors R12, Walkman, ordinateur portable de 54 kilos, pantalons larges... mais le tout inscrit dans un film où le style se résume parfois à d'improbables plans-séquences embarrassants qui ne ressemblent à rien, ou une scène de nuit au bleuté qui bave tellement qu'on se demande franchement si on n'aurait pas été plus tranquille à la laisser telle quelle, c'est à dire en pleine lumière. Bref, ce n'est pas très sérieux, tout ça.... enfin je me comprends.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie