/image%2F0994617%2F20220106%2Fob_9a8ecd_illus-3.jpg)
Une jeune fille a disparu sur une île Ecossaise, Summerisle: une lettre anonyme arrive sur le bureau du sergent Howie (Edward Woodward): celui-ci décide de mener l'enquête, et arrive sur place: profondément Chrétien jusqu'au fanatisme le plus lourd, il est très choqué de constater dès son arrivée que sur l'île, encouragés par le seigneur local, Lord Summerisle (Christopher Lee), les habitants pratiquent sans vergogne, au vu et au su de tout le monde (et surtout du sergent!) des rites païens... Les indices qui s'amoncellent donnent au sergent une certitude: la petite n'est pas morte, et a probablement été retirée de la circulation avant d'être offerte en sacrifice...
C'est un film assez unique en son genre (même s'il a subi un remake récent, et également un pastiche sous la forme d'un excellent clip vidéo pour une non moins excellente chanson de Radiohead, Burn the witch), qui renouvelle de façon remarquable l'horreur à la Britannique, loin des sempiternels films de la Hammer autour de Dracula et Frankenstein... Grâce à une censure de moins en moins tatillonne, le scénariste Anthony Schaffer et le metteur en scène Robin Hardy se sont autorisés à aller assez loin dans la représentation d'une sexualité païenne et débridée, qui est, ne l'oublions pas, surprise par les yeux d'un candide qui se présente lui-même comme vierge, passe son temps à se signer et à aboyer des "in the name of God" à tout bout de champ.
Et c'est bien là, me semble-t-il, la cible du film: une confrontation, non d'un être cartésien avec l'horreur supposée des pires excès du paganisme, mais bien la confrontation logique entre deux logiques religieuses fanatiques (je sais, pour certains ce sera toujours un pléonasme), dont l'une est sans doute un peu plus fanatique que l'autre. ...Mais laquelle?
Pour répondre à cette question, rendez-vous dans le film: une oeuvre fondamentale du cinéma Britannique des années 70, qui a subi en dépit des relâchements évoqués plus haut de dame censure, une série de coupes drastiques avant d'être plus ou moins restauré à sa juste longueur, et avec son capital choquant (et profondément rigolo) reconstitué: bien sûr, c'est cette version légitime qu'on préférera à la version amputée. Et on pourra, pourquoi pas, en prolonger la vision en retournant du côté de Midsommar, de Ari Aster, qui lui doit plus que certainement beaucoup...
/image%2F0994617%2F20220106%2Fob_d0f128_1606097973557.jpg)
/image%2F0994617%2F20220106%2Fob_4dcd66_b3dfaaef5c6cc8d5477fdbc425d3fa97743549.jpg)
/image%2F0994617%2F20220106%2Fob_6a8d6e_the-wicker-man-hardy-4-1450x800-c.jpg)
/image%2F0994617%2F20220106%2Fob_132d87_wicker10-1024x682.jpg)