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24 février 2022 4 24 /02 /février /2022 16:04

C'est pendant la fin du tournage de Playtime, et dans les décors même du film de Jacques Tati, que ce court métrage s'est fait: on sait avec quelle passion le cinéaste a toute sa vie défendu l'importance du genre court, lui qui avait grandi dans l'amour du cinéma de comédie des Etats-Unis, et qui a constamment encouragé la production de ces petits films hélas voués à devenir essentiellement des jalons professionnels, à l'écart d'un grand public gavé de longs métrages d'un côté et de publicités de l'autre.

Tati, scénariste aussi bien qu'acteur du film, a beau arriver sur les lieux du film en imper, avec chapeau, et une démarche qui nous rappelle bien des choses, ainsi qu'une inévitable pipe, il n'est pas vraiment Hulot, ici: il est un enseignant, qui apprend un certain nombre d'hommes d'âge moyen, des choses essentielles: comment fumer; comment jouer au tennis selon qu'on soit débutant ou joueur confirmé; comment faire de l'équitation, comment améliorer la vitesse et le rendement de la distribution du courrier, et enfin comment rater une marche.

C'est du Tati, à peine vu par un autre. Il est probable que l'acteur s'est autant impliqué que le metteur en scène dans le tournage de cet exercice de style qui tranche malgré tout sur l'oeuvre du maître sur un point: le gag y passe parfois par une certaine importance de la parole... Une portion y est un remake bluffant (en noir et blanc, mais bien tourné en 1967) d'une scène de L'école des facteurs, d'ailleurs prolongée un peu: une autre preuve de l'implication de Tati, qui aimait à compléter, modifier, voire détourner ses propres films... Et le thème, qui consiste à se moquer allègrement de toute forme d'éducation imposée d'en haut, est du pur Tati.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Jacques Tati