La vie de Jésus, présentée à travers des tableaux élaborés, de l'arrivée de ses parents à Bethléem jusqu'à la résurrection, en passant par tous les événements marquants... C'est une compilation très propre sur elle, visant autant à l'édification des masses sous l'égide de la bonne morale catholique, la seule qui vaille pour Léon Gaumont, qu'une tentative consciente et militante de montrer et démontrer la puissance du cinéma... D'ailleurs, c'est le premier film de long métrage (in extremis, mais l'intention est là) réalisé en France, et une fois de plus Alice Guy est à la manoeuvre...
Et c'est aussi, de façon importante, la base d'une injustice profonde: parmi les assistants de mademoiselle Alice, il y avait un futur cinéaste, ce qui a permis à de nombreux soi-disant historiens dont le toujours approximatif George Sadoul, de se dépêcher d'enlever tout crédit à Alice Guy. Et comme ce genre d'injustice stupide est toujours vouée à faire école, le film est présenté aujourd'hui par Gaumont sous le double patronage de sa vraie réalisatrice, et de son assistant. A ce régime-là, si vous voulez, je parlerai bientôt de La ruée vers l'or (1925) d'Henry D'abbadie D'arrast, ou des Nouveaux Messieurs (1928) de Marcel Carné... Je vous laisse bien sûr le soin de chercher le nom du réalisateur que les imbéciles ont décidé de promouvoir afin d'éviter qu'une grande première soit considérée comme l'oeuvre d'une femme.
Blague à part, le film n'est sans doute pas folichon, mais c'est quand même, à sa façon, une grande date...
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