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30 juillet 2022 6 30 /07 /juillet /2022 21:49

Dans un futur hypothétique, au Canada, une veuve monoparentale qui avait confié son fils à une institution doit le récupérer, car il n'y a pas d'autre solution. Steve est hyperactif, et pour sa mère, les ennuis ont commencé, car il est imprévisible, potentiellement violent, et capable des pires sautes d'humeur. Avec l'aide inattendue d'une voisine qui a fait un burn-out (Kyla est enseignante et elle n'y arrive plus), Diane va essayer de reprendre le fil de l'éducation de son fils...

C'est stupéfiant. Je pense n'avoir jamais vu un film aussi réussi, sur un thème aussi propice à faire un naufrage tire-larmes... Et aussi unique. Dolan confie  ses trois acteurs une mission délicate, car il sera question ici, non seulement de handicap, d'aide et d'éducation, mais aussi et surtout d'amour. C'est le lien qui unit Diane (Anne Dorval), Steve (Antoine Olivier Pilon) et Kyla (Suzanne Clément).

La mère est brute de décoffrage, et on la sent prête à tout pour réussir là où jusqu'à présent elle et la société ont échoué, c'est à dire à proposer une forme d'insertion à son grand fils. Le fils, sous une tendance à la colère, à la provocation et au conflit, est une boule d'affection, un garçon grandi un peu vite et qui se cogne dans le monde qui lui fait face et lui tient tête. Il cherche auprès de sa mère et de son étrange marraine venue de nulle part, un amour exclusif et absolu. Kyla, enfin, qui n'aurait jamais du se mêler de cette histoire mais qui un jour est intervenue pour aider sans juger, et a gagné immédiatement la confiance de son amie et du fils. Elle a gagné l'affection de celui-ci, aussi, qui n'a pas manqué de la tester. Mais elle a tenu bon, par amitié ou par amour: le terme, ici, veut vraiment dire quelque chose... 

Les acteurs sont formidables et le ton est juste, mené par une femme blessée par la vie mais qui lui tient tête: le Québécois d'Anne Dorval est tout sauf confortable, et vous aurez besoin de sous-titres pour comprendre son dialogue avec son fils... Dolan ne cherche pas à nous apitoyer, juste à montrer qu'une histoire comme celle-ci, qu'elle aboutisse ou non (je vous laisse juges si vous ne l'avez pas vu), c'est comme la vie: des hauts, et puis... des bas. Et pour accompagner ces hauts et ces bas, le réalisateur a utilisé un moyen inédit, en tout cas sous cette forme. Quand le film commence, il est en format carré... Et le restera pour l'essentiel de sa longueur, jusqu'à ce que dans un moment de pur bonheur, Steve ne s'approche de la caméra, et n'écarte littéralement les bords du cadre! Un moment étonnant, et qui passe comme une lettre à la poste, dans un film totalement réussi.

 

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Published by François Massarelli - dans Xavier Dolan