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Une mère (Kim Hye-ja) vit seule avec Do-joon (Won Bin), son grand fils, handicapé mental très timide et effacé, sauf quand on e provoque: il n'aime pas du tout se faire traiter d'idiot. La mère vit dans l'espoir absurde qu'un jour son grand fils se fasse accepter et pourquoi pas avoir une vraie histoire d'amour. Par contre, pour l'instant, le jeune homme est surtout occupé à faire des bêtises avec son copain Jin-tae (Jin Goo)
Mais tout le monde est catégorique: quand on retrouve le cadavre d'une jeune femme, exposé en haut d'une terrasse à la vue de tous, la présence sur les lieux d'une balle de golf sur laquelle il avait signé son nom (il voulait "l'offrir à une fille") accuse Do-joon, et le fait qu'il n'ait aucun souvenir que ce soit pour confirmer ou démentir l'accusation le met dans une position délicate. La mère, pour sa part, refuse en bloc et parallèlement aux efforts assez mous de la police, pas dégoûtée par le peu d'intérêt manifesté par l'avocat qu'elle a engagé, elle mène l'enquête à sa façon.
C'est un film aux inspirations riches et variées: alors qu'on attendrait une enquête policière, un climat sombre, le réalisateur choisit de passer par l'apparence de la comédie et de suivre les divers personnages dans leur quête de la vérité: les policiers, qui gardent une forte sympathie pour Do-joon, sont de plus en plus embarrassés par les preuves qui s'accumulent et l'absence de quelque indice que ce soit; Do-joon lui même qui par une stimulation mentale, réussit à réveiller sa mémoire défaillante, et surtout la mère qui va trouver de l'aide pour remonter la piste, ,et aboutir à la vérité... Une vérité qui passe par la vie peu reluisante d'Ah-jun, la victime, une fille qui toute sa vie et jusqu'au bout, aura été abusée par les hommes. Une vérité qui ne sera plaisante pour personne...
Mais aussi, on voit à travers le film le portrait sans concession d'un amour maternel assez malsain, malgré des intentions très louables. Un amour maternel qui prend d'ailleurs des formes inattendues, et il y a une bonne dose de non-dit (une question revient comme un gag récurrent, mais aucune réponse ne sera jamais totalement satisfaisante: as-tu couché avec ta mère? ...ce qu'une séquence semblerait confirmer!). Surtout, on apprend par un flash-back soudain, qui réveille les souvenirs embrumés du garçon, que la mère a tenté un double suicide quand Do-joon avait 5 ans.
Jusqu'où une mère peut-elle aller dans son amour absolu, délirant et grotesque pour son grand fils? derrière le vitriol, il y a malgré tout une tendresse pour les personnages, et Bong Joon-ho va nous fournir des réponses dures à cette question. Mais sachez-le: elles ne font pas plaisir...
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