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  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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3 septembre 2022 6 03 /09 /septembre /2022 11:45

Lord et Lady Greystoke se rendent en Afrique où le noble va s'attaquer au problème de l'esclavage, en pleine recrudescence... Mais en chemin, leur bateau subit une mutinerie. Sauvés par Binns, un marin loyal, ils s'installent dans une cabane de fortune, pendant que Binns est fait prisonnier par les marchands d'esclaves. Lady Greystoke donne naissance à un fils et ne survivra pas. Un chimpanzé qui entend le bébé vient et avec ses congénères, tue Lord Greystoke et s'empare du petit, car il vient d'y avoir la mort d'un petit chimpanzé et sa mère est inconsolable... Vous devinez sans doute la suite.

C'est le premier de tous les films de Tarzan, adapté directement d'Edgar Rice Burroughs, et grâce à son contrôle sur la production, très fidèle à sa vision... Tarzan a donc un contexte, une histoire et même une illustre lignée, ce qui fait de lui un Anglais: c'est souvent dit et répété, il n'est plus blanc, il est Anglais! Et c'est parce qu'il l'est, nous dit-on, qu'il a tant de facilités à dominer la jungle, mais aussi à apprendre, et pas seulement des singes. On pourra rire devant son apprentissage en un éclair, mais cette naïveté fait partie des charmes du film (bien plus que les relents d'eugénisme qui traversent les oeuvres de Burroughs, et que les films MGM sauront brillamment mettre à la poubelle!

Tarzan (Elmo Lincoln) est Anglais, d'ailleurs, jusqu'au point de comprendre qu'il ne faut pas céder à ses pulsions avec Jane (Enid Markey) quand elle le lui indique: "vous êtes un homme, après tout!"... Et Tarzan achève de devenir le noble qu'il a toujours été... Bon, pour ma part, je préfère les batifolages aquatiques de "moi Tarzan, toi Jane"...

Le racisme du film est indéniable, et à double tranchant. D'une part, on nous montre les Arabes comme d'horribles exploiteurs de chair humaine, et d'inquiétants bandits, et ce du début à la fin. Mais quand ils enchaînent Binns au côté d'un Africain, le film semble envoyer un message trouble, comme si le plus désolant chez ces esclavagistes, était de mettre à égalité un blanc et un noir!

Enfin, une petite note pour ce bas de page: on lit régulièrement que la grande Lois Weber aurait été la scénariste du film, ou en tout cas aurait participé à la rédaction d'une adaptation. Elle lançait sa propre compagnie à l'époque, n'avait aucun lien avec la First National qui a distribué ce film, et avait sans doute d'autant moins de temps pour cela, qu'elle tournait un nombre considérable de longs métrages par an... Donc en attendant des preuves de cette allégation, on va la tenir à l'écart de ce petit film gentiment historique...

 

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Published by François Massarelli - dans Muet 1918 Groumf **