/image%2F0994617%2F20221016%2Fob_be61da_98d150547713272e97a55c1982b4f472.gif)
Sur un mur rempli d'affiches, deux colleurs déposent une nouvelle image. Une fois qu'ils sont partis (et en faisant attention à la patrouille occasionnelle de deux agents qui veillent à l'ordre établi), les personnages sur les publicités s'animent et commencent à se retrouver les uns avec les autres...
C'est un tout petit film, qui nous rappelle un certain nombre d'aspects de l'oeuvre de Méliès; d'une part, il repose sur des effets spéciaux cette fois choisis et peu nombreux: des arrêts de caméra, pour passer de la représentation des affiches à des images des personnages qui s'y animent; ensuite, une incrustation, probablement avec un cache, de trois peintres (une allusion évidente à la publicité pour Ripolin)...
D'autre part, il nous présente le chaos d'une situation comme étant un évident trouble à l'ordre public, comme en témoignent les deux pandores. Dans ces cas-là, Méliès est toujours du côté des trouble-fêtes, et il le prouve une fois de plus.
Ensuite, il y a là-dedans une certaine coquinerie, à travers la représentation de ces fausses affiches de femme décoiffées au boudoir, dans les "affiches" montrées. Une coquinerie qui chez Méliès n'allait jamais bien loin...
Enfin, le film repose sur une solide connaissance graphique, celle d'un auteur non seulement prestidigitateur, non seulement cinéaste mais aussi dessinateur de presse et publicitaire. Et il s'est bien amusé à détourner les marques et slogans, en "extrait de bidoche Poirot", "Tripaulin", ou bien sûr l'ineffable "Quinquina au caca o", avec son o fermement séparé du reste du mot!