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Arrivé à Paris, Starewitch a relancé de plus belle la production de courts et moyens métrages d'animation qui vont devenir le gros de sa production: il va donc retrouver ses étranges petites bestioles, poupées articulées ou animées, et son ton qui lui permet de jouer sur deux tableaux: des histoires qui émerveillent les enfants et font sans doute bien rire les parents aussi...
C'est exactement ce qui caractérise ce film, un pastiche éblouissant de mélodrame comme il s'en consommait des tripotées au cinéma, mais vécu chez les insectes: les personnages sont prisonniers des stéréotypes de leur personnage! Une mouche campagnarde qui rêve d'être quelqu'un devient la bonne d'une amie, une phalène riche qui l'emploie sans vergogne! Mais la mouche, ignorant le souvenir de son petit ami (un capricorne) resté à la maison, elle devient la maîtresse d'un intrigant... Virée, elle va devenir danseuse mondaine pour survivre.
Le film va au bout des habitudes du genre, jusqu'à proposer une fin tragique et forcément édifiante, mais cette volonté éducative n'est que de façade. Ce que Starewitch a voulu faire et réussi parfaitement, c'est de copier les sales manies et les scories d'un genre qui prenait un peu trop de place! Vu en prime dans une belle copie coloriée au pochoir, c'est un plaisir... Quant à l'araignée du titre, c'est le tentateur mondain, un bourgeois qui fait et défait les réputations...
Un seul motif de fâcherie cependant: Starewitch saupoudre son film de gros plans qui sont effectués en prise de vues réelle avec des têtes d'animaux en matière élastique, et on quitte la poésie de la stop motion, pour un effet qui appauvrit le film, sans parler du fait que les différents types de poupées ne se ressemblent pas tout à fait...
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