/image%2F0994617%2F20221230%2Fob_5cae9c_la-petite-chanteuse-des-rues.jpg)
Mises à la porte de chez elles par un usurier (voir plus bas), une mère et sa fille sont donc à la rue... Mais la petite, aidée d'un singe, va tenter de gagner de l'argent en chantant dans les rues. Mais le singe, plus malin qu'un homme, vole des documents compromettants au sale type, qui vont permettre de redresser la situation.
D'une part, un film, clairement destiné aux enfants, et qui mêle une intrigue mélodramatique résolue en une bobine, à quelques éléments d'animation: le singe, bien sûr, quoique certaines scènes ont été tournées avec un authentique animal. Néanmoins, une large part du film est interprétée par des personnes de chair et d'os, dont la star est, justement, Nina Star, de son vrai nom Jeanne Starewitch. C'est qu'on fait les films en famille, puisque Irène, la soeur aînée de Jeanne, est sur ce film comme sur la plupart des oeuvres Françaises du metteur en scène, l'assistante de son père. Et le déracinement de la famille, ballotée depuis 1908 de Pologne en France via la Russie, et ses révolutions, est sans doute ce qui transparait à travers ce petit mélo fait avec adresse.
D'autre part, un usurier... On se doute où ça va et d'où ça vient, et hélas le film confirme ce soupçon: représentant un membre de cette profession, Starewitch a engagé une personne, comme on disait alors dans la presse bourgeoise, "de confession israélite"... Le physique de l'emploi, comme on disait à l'époque, pour quelqu'un que l'appât du gain rend insensible à a douleur de ses victimes; et on retrouve donc le travers déjà souligné à propos du Portrait, film réalisé en Russie, d'après Gogol. Alors je sais, autres temps autres moeurs, mais quand même! Même quand il débarque chez les génies, qu'ils s'appellent Keaton, Chaplin ou Starewitch, l'antisémitisme reste une saleté.