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Paris, 1900, on fait la connaissance de Gigi (Leslie Caron), fille d'une cantatrice (qu'on ne verra jamais) et dont l'éducation a été largement confiée à sa grand-mère (Hermione Gingold) et sa grand-tante (Isabel Jeans). Ces deux-là sont des légendes du tout-Paris, des cocottes, ou demi-mondaines: pas des prostituées, non, mais des poules de luxe, des femmes dont le destin évident est d'être entretenues. Et justement, Gigi est éduquée dans ce sens...
Nous faisons aussi la connaissance de Gaston Lachaille (Louis Jourdan), le neveu d'Honoré Lachaille (Maurice Chevalier): Gaston est riche, établi, séduisant, mais tout l'ennuie... Sauf les conversations avec Gigi. Sous l'oeil d'Honoré, rompu aux coutumes de la bonne société (c'est-à-dire grand séducteur lui-même, et constamment vu aux bras d'une ravissante créature ou deux), les deux jeunes gens s'aiment, mais sans nécessairement s'en apercevoir. Leur amour triomphera-t-il des convenances paradoxales d'une société qui accepterait d'eux qu'ils aient une certaine promiscuité, mais pas qu'il se marient?
Je vais le dire de suite: je n'ai jamais adhéré à ce film, qui a tout du chef d'oeuvre officiel: Oscar 1958 du meilleur film, récompenses en pagaille, sélection automatique au festival de Cannes, et un pedigree impressionnant, en tant que dernière superproduction musicale de Arthur Freed pour Minnelli (leur unique collaboration ultérieure, Bells are ringing en 1960 serait nettement plus modeste), et par dessus le marché des extérieurs systématiquement tournés à Paris...
Le choix de Minnelli pour le tourner s'imposait, en raison des affinités (déjà explorées partiellement dans An American in Paris) du réalisateur pour la période de l'impressionnisme, et la profonde marque de ce style sur l'imagerie du Paris de 1900... Et c'est d'abord en tant que peintre que le metteur en scène a conçu son approche sur ce film, aux costumes, comportements, et jusqu'aux coiffures, impeccables. Cette histoire qui a tout pour être scandaleuse mais ne l'est pas tant que ça, passe d'abord par les salons, où l'on se montre, et les rues, où l'on voyage en voiture à chevaux. On a rarement aussi bien montré une période au cinéma, et avec tant de goût.
Mais voilà, on a beau dire, on a beau faire, impossible de s'intéresser à Gigi et Gaston, impossible de ne pas bailler d'ennui, sauf quand un détail nous fait relever la tête, comme ces soudains arrêts de eu chez Maxim's, qui accompagnent le boniment de l'oncle Honoré, montrant qui s'affiche avec qui... Ou ces quelques conversations relevées entre Isabel Jeans, survoltée, et le reste de l'humanité... Les chansons lassent, le ton très "chic Parisien, revu et corrigé par Hollywood", agace, et l'accent Français de certains protagonistes me hérisse le poil. Donc c'est beau, pas plus.
Mais c'est déjà ça, non?
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