Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 février 2023 5 17 /02 /février /2023 08:33

A deux pas du désert, un homme seul et sans cheval (John Wayne) arrive dans un ranch, dont la propriétaire (Geraldine Page) l'héberge. Elle attend son mari parti on ne sait où, et elle a un petit garçon de 6 ans, qui très vite se lie avec Hondo Lane, l'étranger. Celui-ci leur dit de faire très attention, car les Apaches, qui vivent en bon voisinage avec eux, sont furieux à cause du comportement du gouvernement à leur égard. Quand Hondo part, il indique clairement à son hôtesse qu'il la désire...

Pendant qu'il est loin du ranch, les Apaches, menés par le chef Vittorio (Michael Pate), font une visite menaçante à Mrs Lowe, mais la présence du garçon inspire le chef, qui décide d'en faire un guerrier, garantissant la protection de l'enfant et de sa mère. Pendant ce temps Hondo rencontre le mari, qui est un bon à rien, et le tue pour se défendre...

C'est un prototype, celui des westerns "idéologiques" qui seront pondus par Wayne et sa compagnie Batjac, souvent avec Andrew McLaglen aux commandes; ici, l'idéologie est une sorte de version glorifiée d'un libertarisme absolu! Hondo, d'ailleurs, le professe sans cesse, donnant lieu à des scènes dont une en particulier est célèbre: votre enfant ne sait pas nager? flanquez-le à l'eau! Il veut caresser le chien? Laissez-le faire, il sera mordu et n'y reviendra pas. Le personnage de Hondo traverse tout le film avec cette assurance, et comme Wayne est aux commandes du film, qu'il a produit, il a toujours raison, et je dois dire que c'est assez exaspérant...

Sinon, le personnage, situé dans la carrière de Wayne alors que l'âge commence à se faire sentir, mais pas l'embonpoint, est aussi un brouillon de ce que fera John Ford avec Ethan Edwards, un indépendant absolu. Mais Hondo n'est pas, contrairement à Edwards, un raciste invétéré et motivé par une haine des Indiens: il a, le répète-t-il, du sang et de la culture Apache; il a vécu comme eux, et les comprend... Et il laisse la "civilisation" s'installer, mais non sans regret, car il reste admiratif de la culture Apache. Le film fait donc partie de ce courant ouvertement soucieux de rectifier le tir sur les nations Indiennes, et même s'il le fait avec une certaine gaucherie, c'est un aspect intéressant...

Pour le reste, Wayne producteur a piqué certaines méthodes de son mentor John Ford, et on verra ici quelques ratés (un cheval qui glisse dans un plan large, n'importe quel metteur en scène aurait refait le plan, mais la méthode Ford, non!), et des cascades où Yakima Canutt n'essaie même pas de ressembler à John Wayne... Enfin, le film était en 3D à sa sortie, attendez-vous donc à une dizaine de lances, couteau, tomahawks lancés vers l'écran...

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Western John Wayne