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26 février 2023 7 26 /02 /février /2023 17:03

Voilà quelque chose d'intéressant: un remake d'un film par son réalisateur, 5 ans après... mais d'une façon déguisée, tant et si bien qu'il s'agit d'une optique fortement différente. Le film de 1933, The kiss before the mirror, était marqué par la période (pré-code) durant laquelle il avait été tourné, et celui-ci se tient à l'écart, en apparence du moins, des sujets de fâcherie pour le Code Hays!

Warren William y est Jim Stowell, un procureur efficace et impitoyable, qui semble s'être juré de repeupler Death Row... Et qui ne mâche pas ses mots. Quand le film commence, une exécution va avoir lieu, qui pousse les amis et complices de l'exécuté à menacer ouvertement Jim Stowell. Celui-ci commence à porter une arme, et échappe de peu à un attentat. Son épouse Lucy se lamente du peu d'intérêt qu'il semble lui porter, et commence à s'en plaindre... 

D'autant que des rumeurs vont bon train, qui lient l'épouse délaissée d'un procureur décidément amoureux de son métier, à un jeune étudiant... Mais quand un professeur de science politiques est arrêté après avoir tué son épouse de sang-froid, parce qu'elle le trompait, Jim voit dans l'histoire de l'accusé des similitudes avec la sienne, et commence à sentir la jalousie l'envahir...

Le film de 1933 commençait par l'histoire criminelle, et on faisait la connaissance de l'avocat qui devait défendre l'accusé plus tard. C'est lui qui retrouvait dans sa situation des similitudes... Mais ici, on s'intéresse à Jim Stowell, et à son lien avec son métier qui prend toute la place que devrait prendre l'amour pour son épouse. On retrouve donc ici un thème très présent dans l'oeuvre de James Whale, celui des épouses délaissées, une de ses marques de fabrique! Certes, le film est plus raisonnable, moins novateur en tout cas que l'original, mais se voit sans problème, d'autant que Warren William est là, et décidément, on a envie de le suivre!

Le film, d'ailleurs, se démarque de son prédécesseur dans la scène du procès: là où Frank Morgan demandait et obtenait la liberté pour son client, faisant ainsi son travail d'avocat, l'obsédé de la peine de mort qu'est Warren William semble jouer contre son camp en demandant l'indulgence pour l'accusé! Whale, à travers le sympathique personnage de Sharpy, l'assistante de Stowell, manifeste peu de goût pour cette manie Américaine d'assassiner légalement les gens.

Et les premières quinze minutes, tout en ayant un ton de comédie, montrent souvent l'une des marques stylistiques les plus impressionnantes du réalisateur, cette faculté qu'il avait de faire de la caméra mobile un excitant facteur de point de vue. Sans temps mort, le film fait moins de 70 minutes, ce qui l'identifie comme une probable série B: le réalisateur était en bout de course, sans doute, et peu soutenu par la Universal... Il ne lui restait plus que deux années à travailler.

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Published by François Massarelli - dans James Whale Noir