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23 avril 2023 7 23 /04 /avril /2023 08:46

Trois personnes se sont donc associés pour écrire un scénario autour de ceci:

Un éditeur porté sur le bling-bling et le clinquant (Lambert Wilson) annonce la parution prochaine du troisième tome d'une série littéraire à succès, Dedalus, par un auteur mystérieux dont nul (sauf lui) ne connait l'identité. Afin d'accélérer la procédure d'édition et de la globaliser, il convoque pour un mois dans un bunker ultra-sécurisé les dix personnes choisies pour en effectuer la traduction dans les dix langues des pays les plus friands des deux premiers tomes. Chaque traducteur arrive et est confronté à un certain nombre de règles: pas de contact, ni avec le vrai monde extérieur, ni avec internet; pas de portable, et le livre est distillé au compte-gouttes, chapitre par chapitre... 

Bien sûr qu'il y aura une fuite!!! sinon, où serait l'intérêt? D'ailleurs, "intérêt", le mot est bien impropre.

Pour faire court: c'est le film le plus con que j'aie vu cette année. Elle n'est pas finie, on peut donc en attendre d'autres...

Pour développer un peu plus: voici un pur produit de l'âge Netflix (même s'il est sorti en salles, il finira comme produit d'appel sur une plateforme quelconque): un film purement à consommer, avec une intrigue débile qui fait semblant d'être profonde, des acteurs choisis dans dix pays européens (malin, ça... les fans d'Olga Kurylenko, Alex Lawther, Eduardo Noriega, etc... auraient-ils sinon été attirés par ce film? J'en doute. Sont-ils restés jusqu'au bout? J'en doute aussi), mais priés de réciter un texte en français: certains s'en sortent bien, d'autres moins, et un ou deux pas du tout. Lambert Wilson interprète le cliché de l'éditeur vénal, Sara Giraudeau est cantonnée à un type, celui de l'employée modèle qui a mis sa personnalité dans un placard dont elle a perdu la clé, et c'est du gâchis. Aucun humour, ici, si ce n'est involontaire...

Et on lève les yeux au ciel: l'édition, c'est du gros business; les traducteurs sont TOUS des frustrés de la littérature qui sont supposés ne traduire des oeuvres que parce qu'ils sont incapables d'en écrire d'originales; un éditeur de livres en france a les moyens de louer pour plusieurs mois une propriété pharaonique à un oligarque Russe, et d'y jouer au dictateur en abattant au besoin les employés indisciplinés. Les traducteurs s'extasient devant un "chef d'oeuvre littéraire" probablement aussi passionnant qu'un Fantomette, le comparent à Proust, mais à aucun moment il n'est question de mot, de langage, de tournure de phrase... Non, un livre n'est qu'une intrigue. 

Si un livre n'est qu'une intrigue, alors réduisons ce tas de boue à son histoire: c'est nul.

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Published by François Massarelli - dans Whodunit