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Gaspard, un Québecois qui vit dans une toute petite bourgade du Nord Canadien, est un peu le simplet du village, un homme des bois qui s'est fait tout seul à l'abri du grand monde, mais qui a tellement bon fond qu'il aime tout le monde. Au point d'en être d'une indécrottable naïveté. Il ne lit ni n'écrit, et se fait souffler sa mine (léguée par son père) par un profiteur venu de la grande ville, Benson. Mais quand en prime Benson lui pique sa petite amie, il décide que sa vengeance prendra le temps qu'il faudra, mais elle sera terrible...
Et pourtant, Gaspar n'ira pas au bout, dans ce film réduit probablement d'un tiers. Certains passages trahissent par une brusque accélération des coupes drastiques, et au moins un personnage majeur disparaît sans véritable explication, même s'il n'est pas difficile de deviner ce qu'il est advenu d'elle. Il en va souvent ainsi avec les films muets miraculés, et en particulier avec ceux de Lon Chaney. Ce dernier, avec son trappeur à demi-idiot, n'est pas vraiment à la fête, le scénario ayant finalement peu d'occasion de lui permettre de sortir de son attitude de gentil demeuré... On lui préférera le monsieur de la ville interprété par Alan Hale, qui a un vrai enjeu dans l'arc de son personnage.
Si le film revêt un intérêt aujourd'hui, c'est surtout dans la mesure où il offre l'un des premiers cas de vengeance tordue à Lon Chaney, qui n'allait pas tarder à en faire une spécialité avec Tod Browning. Ici, il va tenter d'adopter un loup affamé pour le dresser à tuer son ennemi. Mais l'ange gardien de Gaspard veille, et on n'ira, je le disais, pas au bout.