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Un inquiétant personnage sévit dans la métropole de la Côte Est: il s'agit d'un méchiavélique individu qui désacralise toutes les publicités sur les murs en les parant de moustaches! Le limier Porky Pig est sur sa piste, mais nous savons, nous, très vite, que c'est Daffy Duck.
quand je grandissais, au rythme quasi-quotidien de merveilleux dessins animés de la Warner, je pensais que daffy Duck était un minable, un imbécile ou un médiocre, un râleur, et un sale type systématiquement dans l'ombre. Héros dans l'ombre des faire-valoirs, ou faire-valoir victime des héros... La faute en incombe à deux metteurs en scène qui n'avaient que faire d'un canard. Autant Chuck Jones pouvait être intéressé par, disons, l'échec élevé au rang des beaux-arts, autant Friz Freleng adorait mettre Bugs Bunny aux prises avec des méchants rigolos, autant ils sont passés à côté de daffy, au point de le dénaturer...
C'est là que l'on va, pour une fois, parler en bien de Bob McKimson: l'animateur passé réalisateur a longtemps gangréné le vivier d ela WB à coups de dessins animés de seconde zone, de mièvreries et de redondances insipides (Foghorn Leghorn)... Pourtant il a hérité de deux équipes, celle d'Avery (parti de la WB en 1941) et celle de Clampett surtout, qui lui a laissé les clés en partant en 1946, au point que McKimson a même assuré la fin de la production de quelques films. Or Avery et Clampett (ainsi que Tashlin, ce qui complète la sainte trilogie des dingos de la Warner) avaient eux tout compris à Daffy, créé il est vrai par Clampett pour un film d'Avery. Un canard dingo, justement, d'où son nom... Un irresponsable notoire, lâché dans des dessins animés pour les détruire de l'intérieur. S'en tenant à cette vision des choses, McKimson a tout bonnement réussi ce film.
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