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Dans les années 60, à Newcastle (Yorkshire), Kempton Bunton (Jim Broadbent), un sexagénaire de la classe ouvrière, a chez lui un tableau qui a été volé, un portrait du Duc de Wellington racheté par la National Gallery à prix d'or, et qui était particulièrement mentionné par les médias. Il décide de demander, comme rançon, une somme considérable qu'il souhaite utiliser pour des oeuvres de charité. Mais à cause de la petite-amie d'un de ses fils qui menace d'exercer un chantage contre lui, il décide de rendre le tableau... Ce qui va lui occasionner, on s'en doute, bien des ennuis.
C'est une histoire vraie, une de celles qui sont si nombreuses dans le pittorsque de la Grande-Bretagne, celle d'un papy au grand coeur un rien siphonné, qui sous l'irritation qu'il provoque chez son épouse (Helen Mirren) a surtout un insondable chagrin à vivre, celui causé par la disparition accidentelle de sa fille, fauchée à 18 ans sur son vélo, et dont l'absence des années plus tard alimente une incapacité de communication entre les époux. Seul recours pour le mari, déverser son sentiment de culpabilité dans des pièces de théâtre que personne ne produira jamais!
Et pourtant c'est une comédie, un film qui fait reposer son atmosphère légère sur un personnage haut en couleurs, incapable de garder un travail plus de quelques jours, toujours embarqué dans des actions d'éclat, dont celle qui consiste dans un pays où on ne rigole pas du tout avec les taxes du quotidien, à refuser de payer sa redevance puisqu'il a décidé de se passer de la BBC sur son poste de télévision... Un hurluberlu foncièrement sympathique qui avec son bon sens, son excentricité et son bagout, tire aisément la couverture à lui.
Mais ne nous y trompons pas, sous le vernis de comédie à l'anglaise, avec numéro d'acteurs et bons sentiments, il y a aussi un portrait attachant de la classe ouvrière, d'une certaine misère aussi, incarnée par la belle inquiétude d'Helen Mirren. Le film est mis en scène de façon solide et sans nécessairement une grande imagination par le vétéran Roger Michell.