/image%2F0994617%2F20231005%2Fob_1764ce_aaaabclwk3l6pbwtp1rdxt4ydzv23xalknjtrr.jpg)
Cette nouvelle «adulte» de Roald Dahl a été adaptée dans les années 50 pour la série Alfred Hitchcock présente, et mise en scène par le maître lui-même... Ce qui fait de ce film de 17 minutes un remake. Pourtant on est très loin de l'adaptation d'Hitchcock, et de son traitement du suspense.
Pour commencer, contrairement au film d'Hitchcock, on ne verra jamais le serpent... Je m'explique: dans Poison, un homme (Dev Patel) arrive chez un ami (Benedict Cumberbatch), pour constater que celui-ci est couché, et immobile: il annonce qu'alors qu'il lisait un serpent s'est installé sur lui et que s'il bouge il pourrait mourir à cause du venin foudroyant. Un médecin (Ben Kingsley) est appelé à l'aide.
Le film, comme la nouvelle, est situé en Inde, et le médecin est d'origine Indienne. Le film ne se termine pas (tout comme la nouvelle d'ailleurs) comme celui d'Hitchcock, dans lequel l'homme couché subissait une authentique torture morale de la part de son copain, avant que celui-ci ne l'aide vraiment. Le coup de théâtre, ici, viendra de la réaction de Pope (Cumbrbatch) quand il sera «sauvé»...
Le film est accompagné d'une narration «diégétique» fournie par Dev Patel les yeux droit dans la caméra, comme les autres courts métrages de Wes Anderson adaptés de Dahl et diffusés actuellement sur Netflix. Esthétiquement,c'est du pur Anderson, géométrique, bien rangé, aux couleurs pastel (encore plus atténuées par l'usage du 16 mm)...
Maintenant, je ne peux m'empêcher de tiquer en voyant une nouvelle de Roald Dahl pointer du doigt l'intolérance raciale, en dénonçant un acte de racisme colonialiste, alors que l'écrivain (dont le style reste une merveille de concision et de précision) était aussi un salaud antisémite de la pire espèce, comme il l'avait ouvertement revendiqué dans une interview au journal The new stateman en 1983.
...Mais ça n'a, bien sûr, rien à voir avec ce film, ni avec Ben Kingsley, ni avec Wes Anderson...