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Peut-être Chuck Jones a-t-il loupé sa voie... Car aujourd'hui on s'en souvient plus comme le peintre agité et tourmenté des absurdités humaines, telles que représentées (par coyote interposé) dans la geste ô combien idiote mais si symbolique de l'effort inutile déployé pour une fin qui n'arrivera jamais. Et l'ensemble de son oeuvre; dédiée à la répétition et aux variations toujours plus fines, de tout et n'importe quoi (le Coyote, mais aussi les relations entre Bugs, Daffy et Elmer, ou encore les poursuivants de Fair and Worm-er, ou le running gag de la grenouille muette dans A froggy evening) pour arriver à rien, aurait pu, s'il l'avait voulu, être plus axée sur le quotidien...
Pour preuve, entre autres (et non des moindres) films, celui-ci: un chat et un poisson se battent, sachant qu'en réalité, "les poissons aiment l'eau; les chats aiment les poissons; les chats n'aiment pas l'eau", une sorte de vérité simplissime, mais qui sera détournée avant la fin par le court métrage!
C'est une petite merveille, qui situerait presque Jones dans le giron de Hanna et Barbera, et c'est remarquable sachant que les futures reprises de Tom et Jerry par Chuck Jones seront parmi les pires de ses productions!), et qui en prime nous offre à voir le graphisme de l'auteur à l'époque de son pic créatif, tout en rondeur, et d'une incroyable harmonie graphique. Oui, assez Disneyien, donc.
Mais non, celui des metteurs en scènes historiques de la Warner qui héritera de cette position de chroniqueur du quotidien, ce sera Friz Freleng.