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On retrouve Charlie, le chien en quête de maître révélé dans Little Orphan Airedale en 1947, qui poussait le pourtant affable Porky Pig dans les derniers retranchements de l'irritation! Cette fois il est sur un bateau où manifestement il est un serial passager clandestin: on entend la voix du capitaine qui demande "je ne m'étais pas débarrassé de toi au Pérou?"... Il est donc une fois de plus débarqué, cette fois dans un port Italien. Sa quête est toujours la même: puisqu'il est un chien, et donc se croit irrésistible, trouver un humain qui sera son maître. Il jette son dévolu sur un patron de restaurant, ce qui ne manque pas de jugeotte. Cela dit l'amour n'est pas réciproque...
Dans un port Italien, Charlie est plus natif de Brooklyn que jamais: entendant la population lui parler en Italien, il se plaint du nombre d'étrangers... Ce chien qui réclame tant d'affection est sans doute l'une des personnalités les plus détestables de toute l'histoire du cartoon! il réclame de l'affection par principe, mais n'a pas le moindre sentiment à partager. Du reste on le lui rend bien puisqu'il est généralement inévitable qu'il soit rejeté, dans une récurrence de gags qui est la marque de fabrique la plus distinctive du style de Chuck Jones...
Celui-ci s'amuse aussi beaucoup avec le langage, dans ce port Italien, où un restaurant (Pasquale's palazzia di spagettini) affiche en vitrine de bien curieuses formulations qui ne sont de l'italien que si on n'y prend pas garde: on y annonce par exemple qu'on y sert des "speciali di jiorno" qui seraient des "Meata balls & Spaggetti" (les fautes sont d'origine)... Il y a aussi au menu une "pizza si cheeso". Et quand un client arrive, il demande "Na bella piatta del una cacciatore di tetrazzini cu ragù di marinara di la piazza rigotini mozzarella fina": si vous googlez cette impressionnante séquence de syllabes, vous n'aboutirez qu'à des pages consacrées à ce film. On s'y moque bien sûr aussi gentiment des accents, ce qui renvoie à une autre série plus fournie due aux talents de Jones et du scénariste Michael Maltese, consacrée aux aventures de Pepe le putois. Un autre personnage irritant dont il est particulièrement difficile de se débarrasser, mais pour d'autres raisons...