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3 janvier 2024 3 03 /01 /janvier /2024 21:07

Après une introduction dans laquelle les mots de René Goscinny prennent toute la place qui leur revient et qui permet au narrateur-héros Nicolas (Maxime Godard) de nous présenter son petit monde, un générique revient sur ce qu'est vraiment ce Petit Nicolas: un héros de papier, dessiné par Sempé et mis en aventures par le talent de l'un des plus fins manieurs de la langue française qui ait été... Le générique a été intégralement conçu par une animation de bouts de papier ornés des personnages de la série. 

On ne quittera pas vraiment la série de récits de Goscinny, et si bien sûr les héros de chair et d'os ne ressemblent pas à ces modèles, le choix de Laurent Tirard a été de se situer dans une sorte d'univers parallèle qui renvoie aux années 60 des nouvelles... Kad Merad, le père de Nicolas, fume donc la pipe et est celui qui gagne l'argent du ménage, quand Valérie Lemercier en revanche, est une mère au foyer qui fait la cuisine, porte impeccablement des robes élégantes, et écoute avec patience la complainte de son mari qui est brimé par son patron M. Moucheboume (Daniel Prévost) ou qui se chamaille avec son voisin M Blédur (François Damiens)...

En se servant dans l'univers des nouvelles, et en ne cherchant jamais à trop sortir du cadre qu'elles offrent, l'équipe donne donc à voir un film profondément sympathique, à l'ancienne, avec un sens du détail qui vient nécessairement se substituer à la merveilleuse prose faussement candide de René Goscinny... en douceur. Et parmi les dialoguistes, on trouvera le nom d'Alain Chabat... Les scénaristes ont bien sûr donné ne unité à ce film, en extrapolant, mais sans jamais quitter le ton des récots initiaux, et en saupoudrant de passages obligés, parfois qui passent en un éclair: le père de Nicolas et son poste de télévision, renvoient à une nouvelle;  la visite à Marie-Edwige est aussi un passage obligé... Mais l'intrigue rrenvoie à la cellule familiale immuable de Nicolas: persuadé que sa mère va avoir un enfant, il demande de l'aide à ses copains pour l'aider à se débarrasser de l'hypothétique petit frère...

Et un passage extrapole un peu plus loin en faisant intervenir dans l'intrigue la trace d'une autre oeuvre incontournable de René Goscinny. Pour gagner de l'argent, la bande de copains s'inspire de la lecture de Pilote, en tentant d'escroquer des enfants, en leur faisant boire de la "potion magique"...

Comme toutes les adaptations, on n'en a donc absolument pas besoin. Mais pas du tout! Mais voilà, le plaisir global, le clin d'oeil à une enfance qui est lointaine (et que la plupart d'entre nous n'avons pas vécu du moins pas exactement de cette façon, sans ces culottes courtes permanentes pour commencer!), le timing impeccable des acteurs, la richesse de l'oeuvre source... On est bien. Bien mieux que dans la suite assez peu utile qui sortit 5 ans plus tard.

 

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Published by François Massarelli - dans René Goscinny Comédie