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Un bateau quitte Nw York pour se rendre sur l'île de Pingo Pongo. Nous sommes du voyage, un aimable monsieur fournit une voix off totalement dans le ton des travelogues du genre, et une fois arrivés, les surprises loufoques nous attendent sur l'île...
C'est l'une des spécialités de Tex Avery à la Warner, qui aimait tant réaliser des faux documentaires pour mieux les dynamiter de l'intérieur. Cette fois il introduit un personnage (Egghead, qui n'est pas encore le prototype d'Elmer Fudd) qu'il rôdait à l'époque, pour créer une attente chez le spectateur. Il introduit aussi une scène idiote avec un ours blanc et un inuit... Et une vision des peuplades noires qui pose évidemment problème. D'où la censure: officiellement, The isle of Pingo Pongo n'est pas visible aujourd'hui et WB refuse de sortir le film de ses archives... Il fait partie d'un panel de 11 films ainsi interdits de diffusion.
Pourquoi? D'une part, c'est la vieille vision "primitive" des peuples Africains, ceux qu'on qualifiait de sauvages, qui en apparence semble l'emporter, sans parler d'une physionomie qui les apparente plus à des caricatures d'humains. Mais on pourrait aussi constater qu'il s'agit ici d'un choc de cultures, avec les noirs qui chantent du jazz (Sweet Georgia Brown avec une mini-caricature de Fats Waller), ou qui interpètent une vieille scie du foklore country (She'll be coming round the mountain) ou dansent le menuet... Un débat qu'on ne tranchera jamais.