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En Floride, la jeunesse désoeuvrée oscille entre petits boulots (vente dans les fast-foods), le surf, la débrouille (un plan improvisé pour du strip-tease masculin), et la consommation de dope et bien sûr du sexe: on est chez Larry Clark, donc les personnages sont tous très portés sur la chose... Bobby et Marty sont deux copains, mais on se demande pourquoi: Bobby (Nick Stahl) est un male alpha typique, dominateur et porté sur le plaisir sadique d'humilier son pote à la moindre occasion, et Marty (Brad Renfro) encaisse - avec difficulté. Ils rencontrent des filles de leur âge: Lisa (Rachel Milner) est amoureuse au premier regard de Marty. Mais elle voit bien qu'il souffre, et elle en vient à concevoir un plan étonnant... Tuer Bobby. Elle va faire appel à un groupe d'amis et à Marty bien sûr...
Rude, cru, naturaliste, le cinéma de Larry Clark explore ce que les films traditionnels ne voient pas ou évitent de montrer, et c'est inconfortable. Ici, c'est inspiré d'une affaire criminelle lamentable, le meurtre d'un jeune homme dominateur par ses amis en 1993, et afin de coller à l'intrigue du fait divers, les noms choisis par le scénariste sont ceux des protagonistes de l'affaire.
Les ingrédients du film, clairement, dessinent les contours d'un monde dans lequel la loi de la nature, déjà passablement dégueulasse par elle-même, se voit encore pervertie par une société dans laquelle la confrontation violente et humiliante devient en quelque sorte le passage obligé pour s'en sortir (comme dit son père à Nick, à propos de Marty, "laisse-le tomber, il te tire vers le bas"...): le film montre vraiment cette réalité si présente dans les écoles Anglo-saxonnes, en particulier les lycées publics Américains.
Si on peut s'assurer en voyant ce film que l'on est bien loin de Disney et du tout venant Hollywoodien, devant un tel déluge de coucheries, violences et dérapages, consommation de drogues diverses et variées, et abus parentaux, il faut quand même dire que l'excès finit (très vite, en fait) par lasser... Et que dans un certain cinéma qui se veut undeground, le passage par des scènes de jeunes aux yeux explosés, qui couchent les uns avec les autres comme on fait son tiercé (le plus souvent en public), en écoutant du rap (cliché parmi les clichés), tout ça ça tourne au conventionnel aussi.