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En 1903, la concurrence des autres studios balbutiants commence à se faire sentir pour les entreprises Edison, justifiant l'idée de devenir incontournable non pas à la méthode Edison (prétendre avoit tout inventé en déposant des brevets partout, et envoyer des gros bras pour tout casser dans les studios des autres, ce qui justifiera quelques années l'exil pour un grand nombre de compagnies, celle de Griffith par exemple), mais bien à la méthode Porter, homme de cinéma et surtout, d'abord et avant tout, homme de spectacle... Donc alors que les films plus importants, dépassant les dix minutes, commencent sérieusement à faire leur apparition, Edwin S. Porter se dit qu'il serait temps de s'atteler à ce que le cinéma se fasse l'écho du théâtre...
Et pour commencer, donc, le metteur en scène engage une troupe de théâtre et loue les décors qu'elle a construits pour sa Case de l'oncle Tom. L'idée est simple: le public connaît la pièce par coeur (son succès de plusieurs décennies ne se dément pas), et en lui en proposant un digest fait de tous les "clous" du spectacle, on joue forcément gagnant. Porter, pour faire bonne mesure, ajoute pour chaque "tableau" des intertitres qui rappellent le contexte brièvement, et des inserts lors de la scène finale nous rappellent aussi aux conséquences à grande échelle de cette pièce: l'élection de Lincoln en 1860, la guerre civile en 1861, l'affranchissement des esclaves et la figure dominante de Lincoln font donc une apparition.
Maintenant, quelques mot tranchés sur la pièce, adaptée du roman d'Harriet Beecher Stowe paru en 1851. celle-ci était une farouche abolitionniste, c'était aussi et surtout une W.A.S.P. Le roman, et les versions dramatiques qui s'en inspireront, sont motivées pls par la pitié et la charité chrétienne, finalement, que l'humanisme. D'où le fait que l'expression "uncle Tom" soit aujourd'hui utilisée pour désigner les Afro-Américains qui se situent dans une ligne de relative soumission à l'intelligentsia blanche. Une situation qu'après une présidence Obama, on aurait aimé voir reléguée au passé... Mais le cas de cette histoire est aussi beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, qu'on le veuille ou non, mais Uncle Tom's cabin, sous quelque forme que ce soit, reste aussi un document qui intègre à tort ou à raison tout un folklore, toute une culture (bien présente ici, à travers les danses en particulier) qui sont non seulement représentées avec respect, mais qui en prime ont totalement intégré la culture Américaine en son ensemble... Le cas épineux de cette vieillerie poussiéreuse n'a pas fini de nous intriguer...