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Un protagoniste de LaRoy, Texas le dit lui-même: il faut finir ce qu'on a commencé... Devant ce film, et après d'interminables hésitations, j'ai décidé que je me rangerais du côté de la multitude, pour une fois: dans cette chronique, je me livrerai à une inévitable, une évidente comparaison...
Car comment l'éviter? En effet, devant cette ode à la fois aux films noirs, à l'Amérique des médiocres, aux médiocres eux-même (avec accent: Texan, précisément, même si ce film a été intégralement tourné au Nouveau-Mexique), à la comédie, avec un dialogue à la fois bien rangé et terriblement grossier, comment ne pas penser à d'autres films? Il sera ici question d'un détective (nul, et même auto-proclamé, tellement mauvais qu'il est la risée récurrente et vacharde de la maréchaussée locale... qui d'ailleurs sont de gros imbéciles), le genre à se mêler de ce qui ne le regarde pas, et à trouver des solutions par le plus grand des hasards...
On aura aussi un co-gérant minable d'une quincaillerie, tellement minable que le monde entier se sert de lui comme d'un paillasson. Et quand par un concours de circonstances, il tue un homme, le commanditaire du meurtre se prend l'envie de le faire chanter tellement il est minable...
Il y a aussi un couple adultère... et pas qu'un seul, d'ailleurs, tout le monde couche à droite à gauche... Ou prétend le faire. Oui, il y a des menteurs, des vrais, des beaux. Mais l'accent du texas, que voulez-vous, ça fait tout passer...
Une femme fatale... minable, bien entendu, et bien d'autres minables, qu'il soient riches, ou pauvres... Qu'ils soient mariés de longue date, ou simplement en couple depuis cinq minutes, voire dans leurs rêves...
Et comme ça reste un film noir (comme, au hasard, Fargo, Blood simple, The Big Lebowski, The man who wasn't there, No country for old men), on trouvea bien sûr dans ce film de la mort à tous les étages et de l'avidité spectaculaire, des valises de pognon, et un tueur froid et sadique.
Le film est très rigoureux, je renvoie à ma première phrase ici, c'est tellement bien rangé que ça en serait presque légèrement décevant de voir de quelle façon tout tombe à sa place à la fin. Mais force reste, non à la loi et la morale, mais bien à la légende du film noir. On a passé un bon moment, on a bien ri, et on s'est attaché à un ou deux personnages en chemin. Même quand rien ne tourne rond chez eux...
On penserait presque "à quoi bon?", mais on succombe au pur plaisir de cinéma, de tant de dialogues ciselés et méchants, de telles prestations d'acteurs (Steve Zahn, en particulier, mais tout le monde fait un boulot fantastique)... le film noir en reflet de l'absurdité ambiante (là encore, comment ne pas penser à Fargo?) ne peut plus se draper que dans les oripeaux glorieux de la comédie noire.
Bref, ça fait penser énormément... aux films de Martin McDonagh.
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