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Maddie a une vie particulièrement difficile: attachée à sa ville de Montauk, sur Long Island, elle survit d'un petit boulot qui risque d elui filer entre les doigts, et craint de ne pouvoir conserver sa maison. Elle décide de tenter le tout pour le tout, et répond à une annonce inattendue: deux parents, TRES aisés, craignent pour l'avenir de leur fils qui n'est jamais "sorti de sa coquille". Ils ont décidé d'engager une jeune femme pour lui permettre, comme on dit, de "connaître la vie", mais il faudrait que ça pases pour une vraie rencontre...
Bon, dès le départ on a beau tourner le film dans tous les sens, le sujet est scabreux, et quoi qu'on fasse il le restera... Mais justement, on peut aussi se dmander si aux Etats-Unis, le scabreux ne deviendrait pas une échappatoire. Remarquez, depuis les films des frères Farelly (rappelez vous de Something about Mary et de son énorme succès), on sait que les Américains, si prompts à se cacher derrière la pruderie, ont tendance à utiliser le cinéma comme défouloir dans les grandes largeurs!
Mais ce film reste surprenant par sa capacité (et il faut évidemment y adhérer, c'est la seule solution) à développer une intrigue qui ne se vautre pas trop dans la sentimentalité et garde un semblant de dignité, tout en racontant la tentative de déniaisage programmée d'un adolescent attardé, et sensible, par une trentenaire n'ayant plus rien à perdre, mais qui ne souhaite absolument pas qu'on la traite de prostituée...
Le script, d'ailleurs, a bien fait attention à saupoudrer le film de balises qui renvoient à l'âme Américaine: le garçon pourrait bien rester à l'écart de la Prom, nous dit-on... Et justement, Maddie ne s'est pas non plus rendue à la fête. Les parents gênés par l'acte de donner de l'argent pour que quelqu'un couche avec leur fils, préfèrent lui donner une voiture (une Buick), encore un objet qui justement manque à Maddie: au début du film, sa voiture lui est confisquée par voie d'huissier...
Il ne s'agit pas de rêve Américain, donc, plus de la réussite d'un gosse de riche, qui va devoir passer par l'humiliation d'une jeune femme, qui n'en finit d'ailleurs pas de voir à quel point elle est considérée, autour delle, comme vieille: en témoigne une scène assez cruelle dans laquelle elle se trouve dans une fête de jeunes lycéens, où son décalage la place tout de suite à l'écart, et les réflexions des jeunes sont très dures.
Pas trop de drame pourtant, le film joue à fond la carte de la provocation, du décalage, du renversement de la différence d'âge, et bien sûr il joue aussi avec le feu: va-t-il, ou non, y avoir consommation?
Et le film possède aussi, à travers ses deux acteurs, des armes lourdes, qui non seulement font bien le travail, mais en prime vont au-delà des espérances. Andrew Barth feldman est parfait en ado prolongé, sensible et sûr de son échec; et Jennifer Lawrence est, décidément, incontournable. L'alchimie entre eux est impressionnante, avec des scènes qui en dépit de l'excès des intentions (la première rencontre qui est vécue comme un kidnapping par Percy, qui heureusement a une bombe lacrymogène!), font mouche...