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21 avril 2024 7 21 /04 /avril /2024 18:01

Depuis le temps qu'on le dit: Ridley Scott est un visuel, un metteur en scène qui a besoin de se passionner pour ce à quoi va ressembler le film, dont il aime particulièrement être à l'origine de tous les contours visibles: cadre, couleurs, vêtements, véhicules, bâtiments, tout l'inspire. Alors quand il a une histoire de terreur (Alien), de science-fiction (Prometheus, Blade runner), de conte fantastique (Legend), une anecodte inspirée de la grande (The Duellists, Gladiator) ou de la petite (The last Duel) à raconter, forcément... C'est intéressant.

Par contre, des fois il se prend les pieds dans le tapis: l'anecdote visuelle tient lieu d'intrigue (Demi Moore en Marine dans un monde d'hommes, pour G.I. Jane, ça tient lieu d'intrigue, et c'est un navet); voire, le pitch prend toute la place, et le reste est cochonné: Hannibal.

Sans trop de surprise au vu de la réputation de ce film (qu'on connaît sous le titre de Cartel dans nos contrées), ce Counselor est de cette catégorie. Un film pour lequel feu la Fox a assemblé un casting grand luxe (Michael Fassbender, Penelope Cruz, Javier Bardem, Cameron Diaz, Brad Pitt, Natalie Dormer), confié le bébé à Scott après avoir commandité un script à un écrivain en vogue, Cormac McCarthy... Et Scott a soigné chaque plan, de façon évidente, sans se préoccuper de donner quoi que ce soit à voir à ses spectateurs qui ne soit un cliché de la pire espèce: la scène-audacieuse-de-sexe-que-vous-ne-verrez-que-dans-la-version-longue dans laquelle deux acteurs dialoguent autour de la teneur d'un cunnilingus, tout en s'assurant que les draps recouvrent bien toutes leurs parties friponnes, ça doit être pratique, tiens... Les anecdotes à la scorsese autour de moyens délirants de tuer les gens, qui sont évidemment annonciateurs. Le mauvais goût immonde de tous ces gens, je vous assure que Javier Bardem ne porte pas de chaussettes dans ses mocassins clairs en peau... 

Du reste, le mauvais goût des parvenus est souvent mis en scène dans ses films, pas toujours avec la distance nécessaire (la façon dont Hannibal Lecter "habille" Clarice starling, par exemple). Cameron Diaz en est d'ailleurs une synthèse, et le film un étendard. Vite vu, vite oublié.

 

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Published by François Massarelli - dans Ridley Scott