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Il y a souvent eu, au cinéma, des compagnies qui se consacraient à des films qui présentaient des histoires interprétées par des enfants, quelques décennies avant l'étrange Bugsy Malone... Les deux frères Sidney et Chester Franklin étaient justement à la tête d'une petite structure qui produisait des courts métrages de ce genre, généralement en deux bobines, j'ai vu passer un Aladdin qui était basé sur ce principe. Le public visé était bien sûr les enfants eux-mêmes...
Madeline Brandeis a créé à Chicago une petite compagnie entièrement dédiée à ce genre de production, avec des différences notables: d'une part elle était l'autrice complète, inventant des contes, qu'elle publiait sous forme de romans; ensuite, elle faisait du cinéma dans un cadre amateur: le film a survécu en 16mm, probablement parce qu'il avait été produit dans ce format un peu plus démocratique...
C'est, on s'en doute, plus une curiosité qu'autre chose. L'excès n'est pas le moindre de es défauts, et l'abondance d'intertitres qui accompagnent la chose, tend à trahir une obsession littéraire qui prend toute la place. Mais on voit ici deux choses: d'une part, une réappropration de nombreuses techniques narrayives cinématographiques qui résument à elles seules les apports des années 10: utilisation de caches, ombres, silhouettes, et à quelques reprises, un mouvement de caméra qui nous fera penser à Cabiria et à Griffith. D'où une deuxième chose à dire: Madame Brandeis aimait profondément le cinéma, et ça se voit...
A noter que si la tentation de vouloir faire jouer des enfants a toujours existé, on a eu aussi droit dans les années 20 à... des films joué par des animaux, vivants je le précise, par opposition aux marionnettes de Starewicz... Une autre paire de manches.