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22 juin 2024 6 22 /06 /juin /2024 18:31

Une bande d'amis sans trop de sous (ils se prêtent mutuellement de l'agent, tant et si bien qu'on se demande qui a bien pu commencer, tellement ils sont fauchés) monte une combine qui confine à l'escroquerie: Albin (Denis Podalydès) est en couple avec Justine (Sandrine Kiberlain), à laquelle son patron (Daniel Auteuil) a confié la mission délicate d'organiser un week-end à faire chavirer pour lui et une mystérieuse inconnue. Il lui a octroyé un budget de 14000 Euros, avec le droit de garder une commission. Les amis s'affairent et organisent, avec un budget dérisoire, une croisière en péniche, avec une obligation: pour faire pro, aucun d'entre eux ne doit révéler qu'ils se connaissent, y compris bien sûr Albin et Justine. 

Sauf que la mystérieuse inconnue, justement, c'est Justine, qui l'apprend à son corps défendant, et en présence d'Albin... 

C'est la troisième fois si je ne m'abuse que Bruno Podalydès a utilisé l'eau (fluviale ou maritime, peu importe) comme métaphore de la liberté des vacances et de l'oubli du quotidien. Ici, le titre semble assumer le côté potentiellement minable de cette épopée à trois sous, qui tente de faire passer un séjour sur une péniche pour le summum de la sophistication, et n'y parvient, mais alors pas du tout du tout...

Par moment, on a presque l'impression d'assister à une version parodique et un rien franchouillarde de Ocean's eleven, mais cette impression est tempérée par une certaine poésie, et aussi une gentille galerie de portraits: les amis, tous dans la débrouille (l'une a trouvé un boulot, qui l'oblige à faire la serveuse en accueillant les clients d'un café en chansons, façon Michel Legrand, une autre survit en monnayant des services en télétravail sur internet, consultation psy à 5 Euros, et aide contre l'insomnie à 10 Euros!), vont tous assumer une fonction (l'un sera tous les éclusiers) ou un personnage (un autre décide qu'il sera le capitaine, et ça tombe bien, il a justement emprunté une péniche; c'est Bruno Podalydès), et chacun se prête au jeu avec plus ou moins de talent, ou plus ou moins de conviction...

En chemin, bien sûr que Frank (Auteuil) fera tout pour séduire son employée, en s comportant souvent comme un (certes sympathique) patron auquel tout est acquis; bien sûr qu'Albin et Justine, ctte dernière à deux doigts de quitter son compagnon) remettront leur couple en jeu; et on assistera à un chagrin d'amour entre Jocelyn (le capitaine) et son mousse, qui le quitte pour une jolie naïade croisée en chemin... De résolution, il n'y aura pas vraiment, juste le sentiment d'avoir accompagné une croisière loufoque, dans laquelle on oubliera le tumulte idiot d'un monde qui ne tourne décidément pas rond: au début du film, dans une présentation d'un projet à l'entreprise de Frank, on aura un jeune cadre commenter un graphique en disant "là, il y a une courbe qui monte, et là, une autre qui descend"... 

C'est probablement mineur, mais il se peut que la poésie de certaines répliques, et certaines situation absurdes finissent par nous rester en tête. Comme ce personnage de Caramel (Jean-Noël Brouté), qui est gardien de musée et qui tous les jours amène un de ses tableaux et l'installe dans la galerie pour entendre la réaction des gens... Il joue aussi (mal) de la guitare, et entendra cette remarque frappée au coin du bon sens: "passé un certain âge, quand un adulte sort une guitare, on s'attend à ce qu'il sache jouer"... 

 

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Published by François Massarelli - dans Bruno Podalydès Comédie