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20 juin 2024 4 20 /06 /juin /2024 07:38

1989: Lou Langston (Kristen Stewart) gère une salle de sport, où elle est confrontée à un morne quotidien; elle rencontre Jackie (Katy O'Brien), une cliente de la salle, et elles sont très attirées l'une vers l'autre. Jackie, qui a besoin d'un toit, vient s'installer chez elle... Tout irait pour le mieux, s'il n'y avait un certain nombre de soucis: d'une part, Jackie travaille pour le père (Ed Harris) de Lou, et a du coucher avec le beau-frère (Dave Franco) de cette dernière pour obtenir le job; ensuite le beau-frère en question, J.J., est un tyran domestique et Beth, la soeur de Lou, vit un enfer de violence; enfin, le père est un trafiquant de tout et de rien, qui a pris l'habitude de se débarrasser des gens qui lui posent souci en les jetant dans une faille dans le désert...

Il y aura un meurtre, violent, déraisonné, et alimenté par l'addiction de Jackie à des produits dopants, car elle ambitionne de participer à un concours de culture physique: c'est qu'on est à la fin des années 80, et Rose Glass le souligne de manière permanente, avec un souci du détail qui est impressionnant. On s'y croirait: les mulets, les baskets sales, les jambières, un certain engouement pour le néon, et une musique synthétique qui serait à sa place dans les pires téléfilms... Elle a soigné sa partition jusqu'au bout, et ce n'est pas le moindre défaut.

Par ailleurs le film est bien un film noir, mais on y a trouve aussi un penchant pour le cinéma lesbien un peu militant, dans lequel la sexualité s'exprime agressivement (ce qui est justifié par l'univers, la culture physique, les stéroïdes, notamment), et un refus de l'humour: on aurait très bien vu le même scénario dans un film des frères Coen, par exemple, mais le traitement ici est tellement sérieux, qu'il peine à nous retenir. Et sinon, la violence extrême du film débouche à un moment sur des hallucinations qui vont très, très loin... J'ai lu ici et là que le film était une comédie noire... Bon, qu'il soit noir, ça c'est sûr. Mais au-delà de l'identification à l'univers des films de série B, je dois dire que l'humour m'en échappe.

Et surtout: le film baigne dans une représentation d ela culture physique. Faut aimer. J'aurais pu (j'étais tenté) me contenter de ces deux derniers mots pour l'ensemble de cette chronique. Et je m'en voudrais de ne pas mentionner le mulet de Dave Franco.

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Published by François Massarelli - dans Mulet Noir