/image%2F0994617%2F20240605%2Fob_074c8d_aaff0ce12b8fc534a4a48821b495424324a1be.png)
Une jeune femme belge, Gabrielle Van der Mal (Audrey Hepburn), est touchée par la vocation, et s'apprête à entrer dans les ordres. Formée par son père, un fameux chirurgien, elle s'est fixée comme but de partir pour le Congo, mais ça va être long... d'abord, il y aura le noviciat, une période de six mois durant laquelle on lui insulquera les règles drastiques de son ordre. Puis il lui faudra parfaire sa vocation en passant par une période dans une institution de psychiatrie, et enfin le Congo, dont elle partira après un temps, car elle a été rattrapée par la tuberculose... En revenant en Belfique, elle sera confrontée à un dernier mal, la guerre, puis l'occupation Allemande...
Audrey Hepburn est de toutes les scènes, et le film est entièrement construit autour de Gaby, "Sister Luke", le personnage dont la vocation et le sacrifice sont le sujet même de l'oeuvre. Bien sûr, c'est une adaptation d'un livre, mais il ne s'agit pas d'un récit bio- ou autobiographique... Le roman a été écrit par Kathlyn Hulme, et n'a rien d'autobiographique, en aucun cas. C'est juste une étude de l'intérieur d'une vocation religieuse, réalisée avec un soin et une délicatesse extrême... Zinnemann a souhaité entrer dans le quotidien d'une aspirante religieuse, et bien sûr celle-ci a la vocation, mais ça n'empêchera pas la difficulté.
C'est un tour de force, d'ailleurs: car la dimension documentaire est là, avec des séquences dans lesquelles on verra Gabrielle se soumettre aux rites de passage et aus règles avec plus ou moins de réussite, mais jamais la caméra ne semblera nous imposer un point de vue autre que celui qui consiste à montrer. Les mères supérieures sont-elles excessivement sévères? Nous n'en saurons rien, car ce n'est pas le sujet. Mais l'apprentissage de cette vocation n'est pas facile, et passera par des accrocs, des accidents et des renoncements...
Et le réalisateur impose une mise en scène basée sur des têtes et des visages, magnifiquement réalistes, dans lesquels la conscience des unes et des autres, s'expriment sans retenue, ni jugement. C'est la bonne démarche, c'était déjà celle de Dreyer (La Passion de Jeanne d'Arc), et dans quelque épisode que ce soit, on ne quittera jamais cet état d'esprit: la vocation religieuse avant tout. Si ele passe derrière quelque chose, si une novice ne se sent pas capable d'assumer jusqu'au bout, elle doit quitter le couvent...
/image%2F0994617%2F20240605%2Fob_fdb469_mv5bmtc2otu3mtuwnf5bml5banbnxkftztywnz.jpg)