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Blanche (Virginie Efira) raconte à une mystérieuse dame (Psy? Inspectrice de police? Avocate?) son histoire d'amour avec Grégoire (Melvil Poupaud), arrivé dans sa vie au moment où elle s'attendait le moins à tomber sur la perle rare... Et qui a sérieusement fait illusion un temps; sous le regard méfiant et un rien cynique de Rose, sa jumelle, Blanche a en effet vécu les frissons les plus romantiques avec lui, jusqu'au mariage, et aux enfants... Jusqu'à une mutation inattendue: Grégoire, qui est employé de banque, lui ayant dit avoir été muté dans l'Est, la professeure de Français a du renoncer à son poste en Normandie et se mettre en disponibilité dans l'académie de Reims. Un sacrifice qui ne l'a pas gênée, jusqu'au jour où elle a réalisé qu'il avait menti: il a prétendu à son patron qu'il devait déménager dans l'Est pour la suivre elle après une mutation... Puis les illusions vont tomber une à une...
C'est le journal d'une inexorable montée dans l'horreur du soupçon, de la possessivité et de la tragédie quotidienne de la jalousie absurde d'un homme dont l'amour devient tellement envahissant qu'il en étouffe la jeune femme. Ca a été exploré au cinéma, principalement dans le film noir, et de multiples façons, qu'on pense à l'étrange amour de Comme dans un miroir de Cayatte avec Bourvil et Michèle Morgan, ou bien sûr chez Hitchcock (Certains aspects de Rebecca, mais aussi bien sûr Suspicion et les craintes de Joan Fontaine qui débouchent quasiment sur un monde parallèle dans lequel Cary Grant serait un tueur amoureux), la folie destructrice de James Mason dans Bigger than life.
Mais ici, le glissement de l'homme vers l'horreur EST le sujet, plus que tout. Un glissement raconté par le menu, étape par étape, avec intelligence et sensibilité. Virginie Efira joue de tous les registres, depuis le sentimentalisme un peu caricatural (mais regardez bien, c'est totalement assumé et volontaire) des idylliques premières vingt minutes, jusqu'à la fuite en avant dans l'atrocité sur la dernière demi-heure. Malvil Poupaud en maniaque obsessionnel est fantastique, il nous rappelle à quel point il a du talent. Je m'interroge encore un peu sur la pertinence de la présence d'une jumelle (une occasion gâchée aurait dit Hitchcock... Cela dit les possibilités des pires clichés mélodramatiques abondent), mais les scènes entre les deux jeunes femmes nous montrent deux caractères différents, et on oublie qu'on est face à une seule et même actrice... Une grande.
La fin est un brillant et nécessire retour sur le monde réel, qui semble nous dire que dans ce bas monde, tout en matière de maltraitance masculine, est à faire, à construire et à reconstruire...
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