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Sarah (Shirley Henderson) et Tom (Alan Tudyk) ont invité leurs meilleurs amis Beth (Olivia Williams) et Richard (Rufus Sewell) à dîner. Leur amitié remonte à l'université... Mais une autre connaissance de cette lointaine époque, leur amie Jessica (Indira Varma) s'invite elle aussi, bien qu'elle apparaisse comme une gêne: il y a des petits secrets inavouables avec lesquels elle aime à jongler, et contrairement à eux tous, elle n'a jamais voulu s'assagir.
Mais le problème avec Jessica, pour reprendre le titre original, c'est qu'après deux ou trois provocations, elle se pend.
La suite serait sans doute simple: on appelle la police et on vit avec l'affreux souvenir et une vague culpabilité d'avoir assisté à la mort d'une amie sans pouvoir l'empêcher... Mais ce ne sera pas simple, car Tom et Sarah qui ont mis leur luxueuse maison en vente (ils ne vont pas très bien financièrement) n'ont pas envie de la publicité négative apportée par un décès, à plus forte raison quand la défunte est en plus une autrice à succès... Donc il faut déplacer le corps.
Et c'est là que ça casse plus que ça ne passe... Ce qui est notable dans The trouble with Harry de Hitchcock (je n'allais quand même pas laisser passer cette occasion, non?) c'est que le ton loufoque fait tout passer, et de fait tous les personnages qui se trouvent face à un cadavre finissent par avoir une raison, même absurde, de l'escamoter... Ici, l'unité de lieu ne joue pas en faveur du film, et comme le nombre limité de personnages (essentiellement 5, tous les autres font de petites apparitions), souligne l'aspect théâtral. Et on a du mal à suivre le raisonnement qui pousse ces quatre personnes à enfreindre la loi, tout en se livrant à des confidences définitives et forcément choquantes sur leur passé.
Cette comédie (car oui, c'est une comédie, à n'en pas douter) finit aussi par ressembler à du cinéma Anglais dans tout ce qu'il a de réchauffé, de factice et d'irritant (ce que l'abominable titre Français, Dîner à l'anglaise, amplifie). Le fait que les acteurs (dont un Américain, notons-le) soient tous ou presque géniaux, n'empêche pas le désastre: on s'ennuie... Ferme.