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Passer de Little women (Les quatre filles du Dr March) à ce film... Il fallait le faire! S'il est des films qui inventent un genre à eux tout seul, celui-ci est un OFNI absolu: un film qui ne ressemble à aucun autre. On peut toujours espérer que la Warner s'abstienne de lancer une suite, mais... On ne se fait pas trop d'illusions...
Dans le monde de Barbie, créé par Mattel "afin de permettre aux jeunes filles humaines heureuses", vivent des Barbies et des Kens. Parmi eux, la Barbie stéréotypée (Margot Robbie) et Ken (Ryan Gosling) vivent une vie de poupées, sans acun changement, jusqu'à ce que...
Barbie pense, tout à coup, à la mort... Et le doute s'installe en elle. Des changements physiques interviennent, qui menacent son équilibre. Il lui est conseillé de se rendre dans le vrai monde. Ken, qui a sans le savoir des doutes existentiels lui aussi, est du voyage: dans le monde réel, Barbie rencontre celle qui a créé ses doutes, une employée de Mattel qui dessine des Barbies déjantées, mais Ken découvre que le monde réel est dominé par les hommes: cela va créer des complications phénoménales en rentrant à BarbieLand... devenu Kendom.
J'ai essayé de rendre compte de la façon la plus directe de ce que le film raconte, mais à la base c'est ça. Enveloppé de rose, plastiquement hallucinant et avec un tour de force: Greta Gerwig a réussi à jouer le jeu de l'esthétique Barbie au premier degré sans pour autant en faire trop. Le seul reproche de ce côté 'produit de consommation' du film, c'est la musique qui tente de se conformer au goût actuel: soit de la soupe répugnante. Mais sinon la façon dont l'intrigue évolue sans jamais se vautrer dans la facilité, et joue de toutes ses couches de sens, est bluffante.
Mais oui, le film est un jeu permanent sur le décalage inévitable entre l'existence plombante d'une entité qui stéréotype les genres jusqu'au stigmate, et la nécessaire remise en question des codes, des genres tels qu'on peut enfin les concevoir en 2024. La quête de Barbie est une quête féministe, dans laquelle deux femmes que tout oppose (elles sont une mère et sa fille) vont aider, enfin, les Barbies à y voir clair, pendant que les Kens s'allient pour être des hommes, c'est à dire non seulement inutile et vaguement décoratifs, mais en plus lourdingues! Le film est constamment surprenant, depuis la scène d'ouverture qui parodie 2001, en passant par la narration pince-sans-rire de l'immense Helen Mirren, jusqu'à ce gag discret mais hilarant, quand Margot Robbie/Barbie exprime des doutes sur sa beauté, en voix off: "note aux cinéastes de l'adaptation: ce serait embarrassant d'engager Margot Robbie"...
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